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Les souliers du mort (Ботинки мертвеца)
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Аллен Марсель

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— Mais, s’'ecriait le visiteur, qui insistait, il me semble qu’on pourrait tout de m^eme faire une exception pour moi qui suis le neveu du mort.

— Monsieur, on ne me laisse pas entrer, moi, la concierge de la maison.

Mais, soudain, Fandor eut une id'ee :

— C’est Ricard, songeait-il, c’est le neveu du d'efunt. Comment se fait-il qu’il soit `a Paris ?

Le journaliste descendit quelques marches. Une grande curiosit'e lui 'etait venue soudain. Il voulait voir la t^ete de cet homme, et peut-^etre aussi, engager la conversation avec lui. Du milieu de l’escalier, Fandor l’apercut et le consid'era quelques instants, sans que M. Ricard s’en dout^at. M. Ricard, `a ce moment, griffonnait nerveusement quelques lignes au crayon sur une carte de visite qu’il remettait ensuite `a la concierge.

— Vous leur direz, `a ces gens de la police, que je suis venu et qu’on ne m’a pas m^eme permis d’aller me recueillir dans l’appartement de mon pauvre oncle. Vous les pr'eviendrez que ca leur co^utera cher. De quel droit, maintenant, emp^eche-t-on la famille de venir embrasser un parent d'ec'ed'e, surtout un parent aussi intime que notre pauvre oncle Baraban ?

— Mais, protesta la concierge stup'efaite, vous savez bien, monsieur Ricard, que feu Monsieur votre oncle n’est pas l`a, puisque son cadavre a disparu.

— Peu importe, il aurait pu y ^etre !

— Oh, oh, pensa Fandor, qui souriait en entendant le personnage r'epondre sans se d'emonter les choses les plus inattendues, voil`a un gaillard qui me pla^it. Il faut que je fasse plus ample connaissance avec lui.

Fandor descendit encore quelques marches, s’approcha des deux interlocuteurs :

— Monsieur Ricard ? interrogea-t-il aimablement, affectant un air tr`es respectueux.

— C’est moi-m^eme, courtier en vins. Toujours en voyage par monts et par vaux et domicili'e `a Vernon (Eure), neveu par sa femme de la victime. Que d'esirez-vous ?

— Mon Dieu, je veux tout d’abord, monsieur, vous pr'esenter mes plus sinc`eres condol'eances, et ensuite vous demander quelques renseignements.

— `A quel titre, monsieur ?

— Voil`a, poursuivit Fandor, que l’attitude d'esagr'eable de Fernand Ricard ne d'emontait pas. Je suis journaliste, J'er^ome Fandor, pour vous servir, r'edacteur `a La Capitale, et je voudrais bien vous interviewer.

— Ah, ah ! J’ai souvent lu de vos articles et vos aventures me sont connues, monsieur J'er^ome Fandor. Voulez-vous que nous descendions au caf'e ? Nous prendrons quelque chose ?

— Au caf'e ? Non, montons plut^ot. J’habite au-dessus, nous serons plus `a l’aise pour causer.

— Croyez-vous, comme ces gens de la police sont extraordinaires ! Voil`a qu’on m’emp^eche d’entrer dans l’appartement de mon oncle.

— Ils n’en font jamais d’autres.

Cependant, il avait referm'e la porte derri`ere son h^ote et le faisait s’installer dans son petit salon.

— C’est gentil chez vous, observa Fernand Ricard. Vous vivez seul, l`a-dedans ?

— Mon Dieu, oui.

— Et vos repas ? O`u prenez-vous vos repas ?

— Ma foi, ca d'epend… au restaurant… chez des amis.

— Vous ne mangez jamais chez vous ?

— Jamais, c’est beaucoup dire, quelquefois… Mais pourquoi ces questions ?

— Parbleu, parce que, si vous aviez eu une maison mont'ee, je vous aurais plac'e du vin. Une occasion excellente en ce moment. Cent douze francs la barrique. Rendu franco en cave. Quelque chose de merveilleux. Enfin, ce n’est pas de cela dont il s’agit pour le moment.

— En effet, dit Fandor, revenons-en `a l’oncle Baraban.

— Ah le pauvre homme ! Croyez-vous, tout de m^eme, que c’est malheureux. Un si brave type ! Se faire assassiner comme ca ! C’est 'epouvantable. J’'etais `a Londres, en train de traiter une grosse affaire de Bordeaux, lorsque j’ai appris ce malheur. Vous pensez si j’ai saut'e !

— Je comprends.

— Saut'e en l’air d’abord, car j’'etais surpris, et saut'e dans le train aussit^ot ensuite, pour arriver le plus vite possible `a Paris. J’ai pass'e par Douvres, Calais. Le temps de manger un morceau `a la gare et je suis tomb'e ici. Ah, comment m’a-t-on recu. Un chien dans un « bowling », mon cher monsieur. Il faut vous dire que j’avais d’abord 'et'e `a la S^uret'e pour avoir des renseignements. Personne. Pas de M. Havard. Pas m^eme de Juve. J’arrive ici, personne encore. L’appartement boucl'e. Enfin, heureusement que je vous trouve. Ca me permet de m’asseoir et de vider mon sac. D’ailleurs je ne resterai pas longtemps, il faut que j’aille retrouver ma femme d’urgence. Vous pensez dans quel 'etat elle doit ^etre, la malheureuse.

— Je m’en doute. Enfin, peut-^etre qu’elle va pouvoir fournir quelques renseignements qui permettront `a la justice de faire la lumi`ere sur ce singulier 'ev'enement.

Ricard changea de couleur :

— Qu’est-ce que vous dites ? interrogea-t-il, ma femme va parler `a la justice ?

Fandor souriait. Il tira sa montre :

— Trois heures, dit-il. Selon toute probabilit'e, M me Ricard est actuellement en t^ete `a t^ete avec mon ami Juve, tout comme je suis en t^ete `a t^ete avec vous, Monsieur Ricard.

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