Вход/Регистрация
Les souliers du mort (Ботинки мертвеца)
вернуться

Аллен Марсель

Шрифт:

Le policier sugg'era :

— Nous sommes charg'es par elle d’enlever ce colis. Puisque nous avons la lettre vous pouvez bien le donner.

— Rien `a faire, r'ep'eta l’employ'e, on vole assez de colis sans que nous le sachions, pour que nous ne nous laissions pas faire quand nous avons des doutes ou des soupcons.

Fandor 'eclata de rire, tant l’id'ee qu’on les soupconnait de vol lui paraissait amusante, mais Juve n’'etait pas d’humeur `a prendre la chose en plaisanterie.

— Allons, allons, dit-il, ca va bien, finissons-en, conduisez-moi au sous-chef de gare.

Quelques instants apr`es, le policier revenait avec le fonctionnaire auquel il avait fait conna^itre sa qualit'e. Le sous-chef de gare dit un mot `a l’oreille de son subordonn'e qui, aussit^ot, se confondit en excuses.

Puis les cinq hommes partirent sous les hangars.

— Voil`a le colis.

Toutefois, Juve jeta un regard de triomphe sur Fandor, et Fandor lui r'epondit par un coup d’oeil de d'esappointement. Le colis en question 'etait bien une malle comme les deux hommes l’avaient pr'esum'e, mais cette malle 'etait vieille. Elle 'etait verte. On la soupesa, elle 'etait lourde, mais ne semblait pas pourtant peser les cent dix kilos annonc'es sur le bulletin.

— Monsieur l’inspecteur, demanda poliment le sous-chef de gare en s’adressant `a Juve, que voulez-vous que nous fassions ?

— Nous pourrions peut-^etre, dit Juve, aller ouvrir cette malle dans ce petit local, l`a.

On appela deux hommes d’'equipe qui transport`erent le colis, puis Juve, froidement, fit sauter les serrures avec un levier :

Il y avait dans cette malle, tass'es par le couvercle, des v^etements, du linge rempli de sang. On voulut soulever le premier compartiment pour voir ce qu’il y avait en dessous. Le compartiment 'etait extraordinairement lourd. Les deux hommes d’'equipe y parvinrent cependant, et d`es lors, au moment o`u on apercevait la partie inf'erieure de la malle, on constatait que le fond de la malle 'etait vide. Les parois 'etaient souill'ees de sang, us'ees en certains endroits, comme par suite d’un frottement continu. Le sous-chef de gare, ses hommes et Jacques Faramont, s’'etaient recul'es, laissant Juve et Fandor agir seuls.

Les deux hommes ne disaient pas un mot, mais ils inventoriaient minutieusement le contenu du premier compartiment qui pesait si lourd. L’explication de ce poids 'etait facile `a trouver ; sous les v^etements se trouvaient des pav'es de gr`es, pris dans une rue en r'eparation, sans doute.

Juve et Fandor se regard`erent :

— Eh bien ? demanda le journaliste, que pensez-vous de cela ?

— Mais rien du tout, fit Juve d’une voix fort naturelle. Toutefois, son clignement d’oeil signifiait qu’il ne voulait point r'ev'eler ses pens'ees devant cet auditoire.

Fandor n’insista pas. Au surplus, Juve s’'etait approch'e du sous-chef de gare.

— Monsieur, lui d'eclara-t-il, de cet air impassible et froid qui paralysait tant de gens, je vous remercie d’avoir satisfait `a ma requ^ete. Il me reste `a vous demander de bien vouloir fermer ce petit local `a cl'e et de donner l’ordre que personne n’en approche, et `a plus forte raison que personne n’y p'en`etre. Demain, nous reviendrons peut-^etre.

Le sous-chef de gare obtemp'era au d'esir de Juve, et celui-ci, rassur'e d'esormais sur le sort r'eserv'e `a la malle, quitta avec Fandor et Jacques Faramont les immenses locaux de la gare des marchandises.

Le policier h'ela un fiacre, il y fit monter ses deux compagnons.

— Quel est le num'ero ? demandait-il `a Jacques Faramont.

— Soixante-quatorze, dit l’avocat. Vous allez chez moi ?

— Si vous le voulez bien ? J’aimerais causer avec M lle Brigitte.

Jacques Faramont, de plus en plus inquiet, suivi de Juve et de Fandor, monta l’escalier conduisant `a son appartement.

— Brigitte, pensa-t-il, doit ^etre couch'ee, elle sera affol'ee lorsqu’elle nous verra.

C’'etait peut-^etre, l`a aussi, l’espoir de Juve, qui, sans en avoir l’air, avait interrog'e l’avocat sur les habitudes de sa ma^itresse. Il avait appris que celle-ci se couchait de bonne heure et Juve, en vieux policier retors qu’il 'etait, savait que les gens qui ont quelque chose `a dissimuler le font avec d’autant plus de difficult'e que les questions qu’on leur pose les surprennent `a l’improviste.

Toutefois, si tel 'etait l’espoir de Juve, il devait ^etre d'ecu.

`A peine avait-il entrouvert la porte que Jacques Faramont s’'ecriait :

— Il y a quelqu’un chez moi !

Les trois hommes, h^ativement, p'en'etraient dans le cabinet de travail de l’avocat stagiaire. Ils y surprenaient une conversation vive et anim'ee, tragique 'egalement.

Une femme en pleurs, gisait, 'ecroul'ee sur le parquet cependant qu’un homme, debout, les bras crois'es devant elle, l’apostrophait. Un autre personnage se tenait `a l’'ecart, silencieux, immobile.

La femme, c’'etait Brigitte ; Fandor reconnaissait, dans le troisi`eme personnage immobile, l’inspecteur Michel ; quant `a Juve, malgr'e son impassibilit'e proverbiale, il ne pouvait s’emp^echer de prof'erer avec surprise, en apercevant l’homme debout devant Brigitte :

  • Читать дальше
  • 1
  • ...
  • 48
  • 49
  • 50
  • 51
  • 52
  • 53
  • 54
  • 55
  • 56
  • 57
  • 58
  • ...

Ебукер (ebooker) – онлайн-библиотека на русском языке. Книги доступны онлайн, без утомительной регистрации. Огромный выбор и удобный дизайн, позволяющий читать без проблем. Добавляйте сайт в закладки! Все произведения загружаются пользователями: если считаете, что ваши авторские права нарушены – используйте форму обратной связи.

Полезные ссылки

  • Моя полка

Контакты

  • chitat.ebooker@gmail.com

Подпишитесь на рассылку: