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Le magistrat cambrioleur (Служащий-грабитель)
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Аллен Марсель

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— Ah bon, c’est parfait. Merci, vieux.

Le premier gardien fit sortir Fant^omas de la cellule, ferma la porte, ronchonnant toujours :

— C’est de la veine que le D. 33 n’ait pas rousp'et'e et m^eme qu’il ne soit pas bavard. Si seulement il racontait que sa porte est rest'ee ouverte, j’crois que je pourrais faire mon deuil de ma retraite.

Le gardien s’interrompit. Au bout du couloir, la ronde de nuit approchait. Le major h'ela les deux gardiens :

— Qu’est-ce que vous faites l`a, vous ?

— Rien, major. On refermait une porte.

— C’est bon. Et vous, qu’est-ce que vous portez l`a ?

La phrase s’adressait `a Fant^omas :

— Major, c’paquet-l`a, c’est des v^etements qu’on m’a donn'e `a l’infirmerie pour que je les br^ule. Seulement, je suis nouveau, je ne sais pas o`u est le calorif`ere.

— Dans la cour, l’escalier B, vous verrez, la seconde cave. Allez br^uler ca. Le m'edecin d'efend qu’aucun v^etement sortant de l’infirmerie soit introduit dans la prison. Si l’on vous rencontrait, vous auriez sur les doigts.

Tout en parlant, le major continuait sa ronde.

Il arriva `a la hauteur de la cellule d’o`u venait de sortir Fant^omas. Il ouvrit l’ « espion ».

Le bandit, `a nouveau, se sentit fr'emir.

Fant^omas qui n’avait pas eu le temps de le contempler au moment de son 'evasion, alors qu’h^ativement il empaquetait les v^etements de son sauveteur, qu’il mettait la barbe et la moustache postiches dont il n’avait os'e se munir qu’`a la derni`ere minute, se penchait par-dessus l’'epaule du surveillant, regardait lui aussi avec curiosit'e `a travers l’ « espion ».

Fant^omas ne dit rien, ne fit aucune remarque…

M^eme il murmura :

— Eh bien, Major, je vais au calorif`ere.

Seulement `a cet instant, Fant^omas 'etait bl^eme, Fant^omas sentait ses jambes vaciller sous lui, il 'etait terrifi'e, an'eanti. Dans le d'el'egu'e autrichien qui avait pris sa place, dans celui qui se donnait comme un envoy'e de B'eb'e, dans celui qu’il avait pris pour un complice, il venait de reconna^itre qui ? Son plus mortel ennemi, le Roi des policiers : Juve.

C’'etait Juve qui, volontairement, venait de lui rendre la libert'e. C’'etait Juve qui avait pris la place de Fant^omas. Et Fant^omas se demandait pourquoi, avec une anxi'et'e f'ebrile.

Il 'etait sept heures dix lorsque Fant^omas, portant toujours son paquet sous le bras, se rendit au calorif`ere apr`es avoir reconnu Juve `a travers l’ « espion ».

Deux heures plus tard le bandit se trouvait encore dissimul'e dans les sous-sols de la prison. Enfonc'e dans un coin d’ombre, il r'efl'echissait.

— Juve, songeait Fant^omas, que veut-il ? Que m'edite-t-il ?

Il lui apparut tr`es vite que Juve ne devait pas s’^etre apercu que lui, Fant^omas, l’avait reconnu.

Et cette pens'ee rassurait le Ma^itre de l’'Epouvante.

— Parbleu, songeait Fant^omas, Juve s’est dit : « Je vais faire 'evader Fant^omas, puis, dans quelques heures, je crierai cette 'evasion, je la proclamerai, j’en donnerai pour preuves mes habits que je ferai retrouver cach'es dans la buanderie. Il faudra bien que l’on me rel^ache, il faudra bien que l’on me rende `a la libert'e et j’en profiterai pour recommencer ma poursuite acharn'ee contre l’ennemi ».

Or, pensant cela, Fant^omas, riait :

Ah, Juve avait pens'e se moquer de lui, le faire sortir de la prison, o`u lui-m^eme entrait, pour mieux pouvoir l’atteindre.

Eh bien, soit. Fant^omas acceptait le d'efi, c’'etait volontairement que Juve s’'etait fait incarc'erer, escomptant que sa mise en libert'e ne souffrirait aucune difficult'e. Il lui prouverait le contraire :

— Je vais jeter les habits de Juve dans le calorif`ere, je vais les an'eantir. De la sorte, Juve ne pourra plus proclamer sa personnalit'e. On ne le croira pas. Il a voulu ^etre Fant^omas, il le sera. Il le restera. Il restera prisonnier ici, toute sa vie, `a ma place.

D’un pas d'elib'er'e, Fant^omas quitta le coin noir o`u il se dissimulait. Il suivit une enfilade de caves, il s’orienta. Quelques minutes plus tard, il ouvrait la porte du calorif`ere, il y jetait le paquet de v^etements qu’il avait conserv'e jusqu’alors.

Puis apr`es avoir un peu tisonn'e le foyer du calorif`ere, il s’'eloigna. Il n’'etait pas embarrass'e maintenant pour sortir de la prison.

Remontant dans les cours, il se m^ela `a la foule des gardiens du service de jour qui se groupaient au centre de la prison, sous les ordres d’un surveillant-chef, qui, `a l’arriv'ee de la brigade de nuit, lib'erait son monde.

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