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Le magistrat cambrioleur (Служащий-грабитель)
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Аллен Марсель

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Oh, il reconstituait parfaitement la marche des 'ev'enements qui tournaient pour lui de si tragique facon.

L'eon et Michel, de Nantes, avaient t'el'egraphi'e son signalement `a Saumur. Les agents avaient visit'e le train venant de Saumur et allant `a Paris, n’y ayant pas trouv'e Fant^omas, ils s’'etaient s'epar'es en deux bandes.

Presque tous, ils 'etaient partis avec le convoi pour Paris, les autres 'etaient demeur'es dans la gare, et maintenant surveillaient les d'eparts des petits trains allant dans d’autres directions.

— C’est un agent, ce bonhomme-l`a, se r'ep'etait `a sati'et'e Fant^omas, qui, cette fois, sentait une angoisse folle lui tenailler le coeur. Il va appeler ses coll`egues. Que faire ? Il me reste peut-^etre dix minutes pour agir. Hum je n’invente rien. Vais-je donc me laisser prendre de cette stupide facon ?

Fant^omas, qui marchait toujours droit devant lui, arrivait au bout du quai. Pr^et `a tout, r'esign'e d'ej`a, Fant^omas pivota sur lui-m^eme.

Or, comme il revenait vers la locomotive du train, comme il recommencait `a longer le convoi, il ne put s’emp^echer de tressaillir.

L’homme, le voyageur 'el'egant qui l’avait d'evisag'e quelques minutes avant, 'etait toujours sur ses traces, et le d'evisageait encore avec une fixit'e g^enante.

— Parbleu, pensa Fant^omas qui, `a ce moment, consid'erait son arrestation comme `a peu pr`es faite, parbleu, ma moustache postiche me change un peu et c’est ce qui le fait h'esiter. H'elas, cela, c’est l’affaire de quelques minutes. Dans quelques minutes, fatalement, l’homme se sera habitu'e `a ma moustache, il me reconna^itra malgr'e elle.

Et, pour se donner du courage, Fant^omas se r'ep'etait :

— Je suis pris, bien pris.

Fant^omas 'etait m^eme si absorb'e, il connaissait si bien l’'epouvante, en ce moment, lui, le Roi de l’Effroi, il fuyait si r'eellement au hasard, incapable de trouver une id'ee nette, d’inventer une ruse satisfaisante, qu’il allait heurter une th'eorie d’hommes qui s’avancaient vers le train en partance, surcharg'es de gros sacs. C’'etaient des postiers.

Fant^omas s’excusa, un instant, se m^ela `a eux. Mais, pour la troisi`eme fois, il tournait la t^ete, l’homme 'el'egant lui marchait toujours sur les talons.

15 – UN MORT SUR MESURE

— Ou je suis le dernier des imb'eciles ou je n’ai plus la moindre notion de la facon dont op`erent les agents de la S^uret'e ou, v'eritablement, il se passe ici un drame que je ne suis peut-^etre pas le seul, en dehors des int'eress'es, `a soupconner.

L’homme qui se faisait ces r'eflexions, en gare de Saumur, 'etait un voyageur assez 'el'egant, qui venait de d'eposer dans un compartiment de premi`ere classe de l’omnibus de Chartres, une valise en peau de vache marqu'ee des deux initiales : C. P.

L’inconnu songeait toujours.

— 'Evidemment, je ne me trompe pas, car enfin comment expliquer, si ce n’est pas une recherche de police, l’'etrange enqu^ete `a laquelle on s’est livr'e tout `a l’heure, tant aupr`es de moi qu’aupr`es des autres personnes qui se trouvaient dans mon compartiment ? Si l’on ne recherchait pas quelqu’un, pourquoi nous aurait-on demand'e, aux uns et aux autres, nos qualit'es, noms, professions et domicile ?

Or, comme le rapide avait d'emarr'e, comme il disparaissait au lointain, Fant^omas se retourna, regarda l’inconnu qui se trouvait derri`ere lui, puis s’'eloigna `a grands pas.

Il 'etait `a coup s^ur naturel que les deux hommes se fussent regard'es, ils 'etaient tous deux dans un endroit d'esert du quai, fortuitement aussi bien que volontairement, ils pouvaient avoir 'echang'e un coup d’oeil. Fant^omas, cependant, ne s’y 'etait pas tromp'e.

— Bigre, avait murmur'e le bandit, cet homme observe.

En fait, Fant^omas n’'etait pas loin de la v'erit'e. L’esprit mis en 'eveil par l’enqu^ete `a laquelle il venait d’^etre soumis, le voyageur, en effet, n’avait pas vu sans un mouvement de vive surprise le visage du bandit.

— Ah ca, avait pens'e le voyageur, si 'etonn'e qu’il demeurait immobile, puis qu’il s’'etait pr'ecipit'e sur les traces de Fant^omas, ah c`a, je ne me trompe pas ? ce monsieur, c’est bien le compagnon de route que j’avais tout `a l’heure en quittant Nantes, `a quelques tables de moi au wagon-restaurant ? Et pourtant.

Certes, il lui semblait que l’individu qu’il venait de croiser 'etait bien le consommateur du wagon-restaurant, il en avait l’allure, la d'emarche, la taille, la corpulence, les cheveux, et pourtant il en diff'erait par quelques d'etails difficiles `a pr'eciser.

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