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Le magistrat cambrioleur (Служащий-грабитель)
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Аллен Марсель

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Partant de ce principe, J'er^ome Fandor qui connaissait `a fond l’art de se rendre sympathique, avait trouv'e imm'ediatement le moyen de devenir l’intime de Chamb'erieux. Il y avait toutes les raisons du monde pour que le gros bijoutier f^it un mauvais accueil `a J'er^ome Fandor, mais J'er^ome Fandor le salua, l’aborda avec une face si aimable, un sourire si prenant, une poign'ee de main d’une rondeur si parfaite, que Chamb'erieux tout de suite, se sentit en confiance. D’ailleurs, Fandor affectait de traiter le gros homme comme un esprit fort, d'egag'e de toutes les petitesses provinciales.

— Parbleu, disait le journaliste, qui venait de se pr'esenter, je ne m’excuse pas d’avoir insinu'e que vous aviez une ma^itresse ? Vous devez vous en moquer ? On n’est pas de bois, n’est-il pas vrai ? et m^eme j’imagine bien que vous me ferez faire connaissance avec votre petite amie.

'Ebouriff'e par le bagout du reporter, Chamb'erieux s’'etait mal d'efendu.

— Enfin. C’est-`a-dire. Mon Dieu…

Il avait b'egay'e quelques commencements de phrase, puis soudain, il s’'etait d'ecid'e, et tapant sur l’'epaule de Fandor :

— Bien entendu, avait r'epondu Chamb'erieux, je vous pr'esenterai quand vous voudrez. C’est une petite chanteuse, elle s’appelle Chonchon. Actuellement je l’ai fait engager `a l’ Alcazar, mais je pense `a lui faire abandonner les planches.

— Il y a longtemps que vous ^etes avec elle ?

— Oui et non, deux ans. Seulement, ce que je me demande, cher monsieur Fandor, c’est comment vous avez pu savoir que j’avais une ma^itresse ?

— On sait tout, dans notre m'etier.

— Vous comprenez, un quart de million, ca ne se trouve pas dans un cachet de quinine. Et puis maintenant, tout le monde sait, ici, apr`es votre article, que j’ai une ma^itresse. Ce que je cachais soigneusement.

— Naturellement.

— Et puis enfin, mon cher Fandor, toutes ces histoires-l`a, ca ne vaut rien pour mon n'egoce.

— La bijouterie ?

— Oh, ce n’est qu’une corde `a mon arc, c’est surtout avec les op'erations de banque que je fais un peu d’argent.

L’orchestre du Gr"uber'ecorchait toujours des valses lentes, il 'etait minuit et demie, heure tr`es tardive pour une ville de province, on rentrait les tables `a l’int'erieur du caf'e, que J'er^ome Fandor et Chamb'erieux causaient toujours.

8 – A L’ALCAZAR, L’HEURE DE L’AP'ERITIF

— Un bock `a l’as.

Apr`es avoir annonc'e la commande, le garcon se rendait au comptoir.

— Diable, pensa le consommateur, je ne me suis pas attir'e l’estime du garcon, j’ai demand'e la consommation la moins ch`ere. J’aurais d^u prendre autre chose pour me faire bien voir. Enfin, je m’en vais t^acher de r'eparer ma sottise en le gratifiant d’un pourboire royal. Mon vieux Fandor, tu mettras cela sur ta note de frais, car, n’oublie pas que tu voyages en ce moment, pour le compte de ton journal.

Le journaliste heurta d’une pi`ece d’argent le bord de la soucoupe, de facon `a attirer l’attention du garcon. Celui-ci, 'emergeant soudain de l’office, s’empressa de rentrer dans la salle, mais loin de se diriger vers le journaliste, il alla `a la table voisine et s’enquit avec un air aimable et une intonation respectueuse, de la commande qu’allait lui donner un consommateur `a peine assis.

Celui-ci l’interpella famili`erement :

— 'Ecoute ici, Boum-Voil`a, j’ai une soif terrible et j’ai tellement chant'e `a la r'ep'etition qu’il faut me retaper les cordes vocales. Tu vas me servir une pur'ee bien tass'ee.

— Vous pouvez ^etre tranquille, monsieur Marius, vous allez ^etre content.

Le consommateur, un habitu'e 'evidemment et un artiste, s’'etala sur la banquette, lanca son chapeau sur une chaise, puis en attendant la consommation demand'ee, apostropha Fandor :

— Ces gaillards-l`a, d'eclarait-il, en d'esignant le garcon qu’il avait surnomm'e Boum-Voil`a, ne sont pas mauvais, mais il faut toujours les avoir `a l’oeil, c’est chapardeur, ficelle et compagnie.

Fandor laissa parler le cabotin, estimant que le ronron de ses paroles constituait un bercement tr`es favorable aux r'eflexions qui lui venaient `a l’esprit, de m^eme qu’`a l’'elaboration du plan de campagne qu’il m'editait.

Le journaliste, au lendemain de sa rencontre avec M. Chamb'erieux, avait d'ecid'e qu’il 'etait int'eressant de faire la connaissance de cette fameuse ma^itresse dont le bijoutier manceau semblait faire si grand cas.

Toutefois, Fandor avait refus'e de se faire pr'esenter `a Chonchon par son seigneur et ma^itre, il estimait que mieux valait, pour se former une opinion sur la demoiselle, faire sa connaissance sans attirer sur soi une attention particuli`ere. Et, Fandor, apr`es avoir err'e tout l’apr`es-midi dans les rues d'esertes du Mans, 'etait venu s’installer avec toutes les apparences d’un bon d'esoeuvr'e, `a l’ Alcazar, `a l’heure de l’ap'eritif.

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