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— Fandor ! appela-t-il d’une voix angoiss'ee.
— Venez, cria le journaliste, je suis enferm'e moi aussi, aidez-moi donc `a d'emolir ce volet.
Les deux jeunes gens unirent leurs efforts.
***
Cependant, Sarah Gordon avait quitt'e ses h^otes `a dix heures moins le quart exactement, sur le conseil de M. de Keyrolles, qui voulait lui 'eviter de manquer son train.
Elle 'etait venue dans l’all'ee, surprise de ne pas rencontrer Jacques Faramont. Et tandis qu’elle faisait les cent pas devant la maison, elle s’'etait rapproch'ee de la grille de la maison abandonn'ee, voisine de celle des Keyrolles.
L’Am'ericaine, alors, avait entendu des bruits insolites provenant de l’int'erieur de l’habitation. Audacieuse et curieuse aussi, elle s’'etait introduite dans le jardin, mais aussit^ot elle avait pouss'e un cri, car une forme blanche, une forme f'eminine avait pass'e brusquement devant elle.
Poursuivant l’apparition blanche, surgissait une forme noire qui s’arr^eta net en l’apercevant et murmura :
— Sarah !
C’est `a ce moment pr'ecis que retentit le coup de feu de Fandor, et Sarah Gordon terrifi'ee, ne comprenant rien, poussa des hurlements de terreur. Elle avait cru reconna^itre, elle avait reconnu, il n’y avait pas `a en douter, la silhouette tragique et formidable du monstre de l’effroi, du G'enie du Crime, de Fant^omas, dont elle avait failli ^etre la victime, d'ej`a, quelques semaines auparavant. Mais comment Fant^omas se trouvait-il l`a puisqu’il 'etait en prison ?
Soudain, Sarah Gordon se sentit d'efaillir. Elle essaya de s’enfuir, elle ne put le faire, elle tomba `a genoux dans le gazon. Une main cependant s’'etait pos'ee sur son 'epaule, puis cette main, la prenant par le bras, l’obligea `a se relever, l’entra^ina avec une brusquerie extraordinaire.
Sarah Gordon, furieusement, r'esista :
— Au secours ! hurla-t-elle.
Puis elle entendit que de l’int'erieur de la maison, on lui criait :
— R'esistez, nous arrivons !
Sarah Gordon, cependant,, 'etait entra^in'ee par l’effroyable silhouette noire, puis, soudain, au moment o`u elle sentait chavirer sa raison, une voix connue prof'era `a son oreille :
— N’ayez donc pas peur, Sarah, reconnaissez-moi donc. C’est moi, venez.
En m^eme temps l’homme se d'emasqua et Sarah Gordon, blanche de terreur, demeurait interdite `a la vue de son visage.
L’homme qu’elle avait devant elle, le Fant^omas qui venait de l’appr'ehender, ce n’'etait pas le Roi du Crime, qu’elle avait vu une seule fois mais dont les traits s’'etaient irr'eductiblement grav'es dans sa m'emoire, c’'etait Dick.
— Venez, r'ep'etait le jeune homme.
Et d`es lors, Sarah Gordon, incapable de la moindre volont'e, mais rassur'ee, fort perplexe, se laissait entra^iner.
Cinq minutes apr`es cette extraordinaire rencontre, Fandor et Jacques Faramont ayant enfin triomph'e de la r'esistance du volet, sautaient dans le jardin, et Fandor, le revolver au poing, s’enfoncait dans la nuit.
Le parc 'etait d'esert, on n’y entendait plus rien.
Apr`es quelques rapides recherches, Fandor se rapprocha de Jacques Faramont :
— 'Ecoutez-moi, fit-il, cette femme, cette femme blanche, lorsqu’elle est venue vous ouvrir, avez-vous remarqu'e son visage ?
— Oui.
— Est-ce une femme jeune ou vieille ?
— Elle avait des cheveux blancs, cependant il me semble, bien que son visage soit recouvert d’un voile 'epais, que ses traits 'etaient jeunes.
« C’est H'el`ene, ce ne peut ^etre qu’H'el`ene, songeait Fandor, qui se dissimule sous ce d'eguisement, mais pourquoi… ? Oui, pourquoi ? »
Et de m^eme que la myst'erieuse dame blanche avait, quelques jours auparavant, recommand'e `a Faramont de ne parler `a personne de leur rencontre, Fandor demanda au fils du b^atonnier de ne rien dire `a personne, pour le moment du moins, de ce qui venait de se passer.
***
— Enfin Dick, m’expliquerez-vous ?
En face de Sarah, l’acteur se tenait, tr`es p^ale.
Il 'etait une heure du matin environ. Dick et l’Am'ericaine 'etaient rentr'es `a Paris. Ils se retrouvaient dans l’appartement du jeune homme.
Au sortir de la villa myst'erieuse, Dick avait entra^in'e Sarah vers une voiture automobile qui les avait emmen'es `a grande allure, et, dans ce v'ehicule, il avait d'epouill'e la cagoule dispos'ee sur son visage, et le grand manteau noir qui l’enveloppait.
En vain Sarah l’avait-elle questionn'e. Dick l’avait suppli'ee de se taire, de ne pas lui poser une seule question avant qu’ils ne fussent arriv'es chez lui, o`u ils pourraient s’entretenir sans risque d’^etre entendus.
Longtemps, Sarah Gordon s’'etait contenue ; elle avait obtemp'er'e au d'esir de Dick, s’'etait abstenue de prononcer une seule parole pendant toute la dur'ee du trajet.
Mais d'esormais, Dick lui avait annonc'e lui-m^eme que l’heure des explications avait sonn'e.