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Fant^omas se retourna, cherchant des yeux H'el`ene.
— Ma fille ? demanda-t-il.
H'el`ene n’'etait plus l`a.
Devenu bl^eme, Fant^omas dut s’appuyer `a la muraille pour ne point choir. Le monstre avait 'evidemment une terrible envie de revoir sa fille et il devait 'eprouver une d'eception cruelle `a s’apercevoir qu’elle lui avait 'echapp'e une fois de plus.
Pourtant, apr`es un instant d’abattement, Fant^omas se rapprochait de Nadia qui, attach'ee, sur ses ordres, gisait sur le sol :
— Tu me paieras tout cela, hurla-t-il au visage de la pierreuse. Ce qui arrive est de ta faute.
Il allait continuer `a parler, il allait menacer encore la Circassienne, lorsqu’il crut surprendre sur son visage une extraordinaire expression, presque une invite au silence.
Fant^omas se baissa. Il s’agenouilla sur le sol, approcha son visage du visage de Nadia et r'ep'eta avec une haine effroyable, de facon `a ce que les apaches pr'esents pussent l’entendre :
— Tu torturais ma fille. Tu mourras dans la torture.
Mais la Circassienne lui disait :
— Tais-toi et fais sauver les copains, j’ai `a te parler. Fant^omas, j’ai une commission `a te faire de la part de la dame de Ville-d’Avray.
***
Pendant ce temps, folle de terreur, H'el`ene fuyait dans la nuit.
H'el`ene se demandait `a haute voix :
— 'Etait-ce bien mon p`ere ? 'Etait-ce bien Fant^omas, qui est venu me sauver tout `a l’heure ou bien 'etait-ce l’autre ?
Sa main froissait sous son corsage les pr'ecieux papiers d'erob'es la veille `a Enghien.
11 – L’HOMME QUI A TU'E
— En somme, toute l’affaire est arrang'ee maintenant. J’en suis bien content.
C’'etait Jacques Faramont qui venait d’exprimer ainsi son optimisme.
Fandor releva la t^ete :
— Arrang'ee ? Qu’entendez-vous par l`a ?
— J’entends, mon cher ami, que la f^acheuse agression dont mon p`ere a 'et'e victime n’a pas eu les cons'equences tragiques que l’on pouvait redouter. Papa est compl`etement gu'eri de la secousse morale et physique qu’il a 'eprouv'ee. Il va et vient comme auparavant, s’occupe activement de ses affaires, aussi bien de celles qui concernent le Palais, que de ses objets d’art. Ce brave 'Erick Sunds, gr^ace `a la perspicacit'e de M. Juve, a 'et'e compl`etement innocent'e.
— Oui, tout cela est exact.
— Et, ce qui n’est pas pour me d'eplaire, mon cher Fandor, le secret de mes amours avec Brigitte a 'et'e bien gard'e. Je vous en remercie sinc`erement, vous avez 'et'e `a mon 'egard, dans cette affaire, d’une discr'etion et d’une d'elicatesse que je n’oublierai jamais.
— Comme vous dites, tout cela est termin'e, mais le plus important n’est pas fait. Il reste `a trouver les auteurs de l’agression.
Le fils du b^atonnier 'etait venu voir J'er^ome Fandor chez lui. Il lui avait demand'e par lettre un rendez-vous. Les deux jeunes gens s’'etaient retrouv'es dans l’appartement du journaliste, rue Richer, vers cinq heures de l’apr`es-midi. Il y avait d'ej`a un quart d’heure qu’ils 'etaient en t^ete `a t^ete, Jacques Faramont n’avait encore dit que des choses insignifiantes.
Le journaliste se doutait pourtant bien que si le jeune avocat 'etait venu le trouver, ce n’'etait pas uniquement pour le remercier.
— J’ai encore quelque chose `a vous dire, mon cher Fandor. Voil`a ce dont il s’agit : la dame blanche est revenue `a Ville-d’Avray.
— Vous ^etes s^ur ? Vous l’avez vue ?
— Non, d'eclara Jacques Faramont, je ne l’ai pas vue personnellement. Mais je tiens le renseignement de Brigitte, qui m’a t'el'ephon'e hier apr`es-midi, parce que, pr'ecis'ement, je dois d^iner chez mon oncle. Or, chaque fois que je d^ine chez mon oncle, nous convenons au pr'ealable d’un rendez-vous.
— Ces rendez-vous, o`u ont-ils lieu le plus souvent ? Dans le jardin de la villa abandonn'ee, n’est-il pas vrai ?
— Oui. Je vous ai dit que la premi`ere fois que nous nous sommes trouv'es en pr'esence de cette myst'erieuse dame aux cheveux blancs, elle nous a suppli'es de ne point 'ebruiter notre rencontre, mais elle ne s’est point oppos'ee, au contraire, `a ce que nous venions passer tout le temps qu’il nous plairait dans le jardin de sa maison.
— C’est une femme fort aimable, `a ce que je vois, et il me semble, mon cher ami, que vous manquez `a tous vos devoirs en n’allant pas lui faire une visite de politesse pour la remercier de son hospitalit'e.
— Vous voulez rire ?
— Pas du tout, je suis tout ce qu’il y a de plus s'erieux, dit Fandor. Si vous voulez me permettre un conseil, je vous engagerais vivement `a aller lui porter ce soir vos remerciements, en m^eme temps, par exemple, qu’une gerbe de fleurs.
— Mais, Fandor, cette dame sera 'etonn'ee, surprise et puis, me recevra-t-elle ?
— Vous ne le saurez jamais, si vous n’essayez pas d’^etre admis aupr`es d’elle.
— Il est bien 'evident que ma d'emarche, en somme, n’aurait rien d’extraordinaire. Mais quelle conclusion comptez-vous en tirer ?