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Le pendu de Londres (Лондонская виселица)
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Аллен Марсель

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Tandis que Fant^omas parlait, Juve l’'ecoutait, sans mot dire, et au fond de lui-m^eme, il 'etait oblig'e de s’avouer que pour une fois, pour la premi`ere peut-^etre, et dans une certaine mesure, le sinistre bandit avait raison.

Certes, deux ans auparavant, Fant^omas n’avait d^u sa personnalit'e de Tom Bob qu’`a un meurtre inf^ame, un de plus dans sa longue carri`ere d’assassin, mais `a part cela, tout ce qu’il disait 'etait rigoureusement exact.

Fant^omas, sous l’'etiquette de Tom Bob, 'etait depuis deux ans d'etective anglais, membre du Conseil des Cinq. Fant^omas, qui 'etait aussi le docteur Garrick, l’amant de Francoise Lemercier, n’'etait pas l’assassin de sa femme. Il 'etait r'eellement innocent du crime qu’on lui reprochait et pour lequel on l’avait condamn'e.

'Etrange, vraiment… Fant^omas innocent, s’'etait fait mettre en prison.

— Juve, reprit Fant^omas, souvenez-vous qu’il y a quelques semaines, j’ai eu la plus grande confiance en vous… et que je vous l’ai manifest'ee…

— Que voulez-vous dire ?

Fant^omas baissa la voix. Il allait aborder un sujet 'eminemment grave, et ne voulait pas que les gardiens pussent l’entendre…

— Je vous ai envoy'e, dit-il, il y a quelques semaines, mon collaborateur, – je veux dire le collaborateur de Tom Bob, – le d'etective French, pour vous demander ce qu’'etait devenue M meGarrick ?

— M meGarrick, s’'ecria Juve, vous voulez plut^ot dire lady Beltham ?

Le policier, en proie `a une indicible 'emotion, se leva, croisa ses bras sur sa poitrine et regarda son adversaire, qui lui aussi s’'etait dress'e debout en face de lui.

— `A mon tour d’interroger, reprit Juve, avant de vous r'epondre. Dites-moi, Fant^omas, qu’avez-vous fait de J'er^ome Fandor ?

Un profond silence suivit.

Les deux hommes en 'etaient arriv'es au point capital de leur entretien. L’un et l’autre avaient le plus grand besoin de savoir. Tous deux voulaient conna^itre la v'erit'e, et tous deux, d’ailleurs, se sentaient pr^ets `a la dire. Mais h'elas que pouvaient-ils r'epondre ?

Juve avait eu le beau geste, lorsqu’il avait incit'e, par l’interm'ediaire de French, lady Beltham `a revenir `a Londres pour proclamer l’innocence de son mari. Juve ne voulait pas, en effet, – il avait une conscience trop droite pour cela, et une trop saine conception de l’'equit'e – permettre que Fant^omas f^ut condamn'e sous le nom de Garrick, alors, qu’en tant que Garrick, il 'etait parfaitement innocent. Juve voulait aussi que la confusion du bandit f^ut plus grande et que Fant^omas f^ut ch^ati'e, non pas sous un nom suppos'e et pour un crime inexistant, mais bien eu 'egard `a sa sinistre qualit'e de Fant^omas, pour les innombrables meurtres, les inqualifiables assassinats, les formidables crimes qu’il avait commis sous cette c'el`ebre signature.

Et puis enfin, pour que le bon droit triomph^at, ne convenait-il pas de savoir avant toute chose « qui 'etait » Fant^omas ?…

Malheureusement, le projet de Juve avait 'echou'e d’une facon `a la fois myst'erieuse et tragique. Le d'etective French avait disparu pendant son retour vers l’Angleterre, et lady Beltham, profitant de cette circonstance qui lui rendait la libert'e, avait n'eglig'e de se pr'esenter devant la Cour, demeurait introuvable.

Juve allait-il ^etre oblig'e d’avouer cette d'efaite `a son adversaire ?

Fant^omas d’autre part savait que s’il pouvait esp'erer quelque chose de Juve, un d'elai, un atermoiement quelconque, il ne l’obtiendrait, et ne gagnerait l’indulgence du policier, qu’`a condition de lui fournir des renseignements pr'ecis sur ce qu’'etait devenu J'er^ome Fandor.

Or le sort du journaliste constituait l’une des plus graves pr'eoccupations du formidable Fant^omas…

Lui non plus n’avait pas r'eussi `a mener `a bien le projet qu’il avait m'edit'e.

Certes il s’'etait empar'e de J'er^ome Fandor, il l’avait enferm'e, ligot'e dans un endroit myst'erieux. Fant^omas avait annonc'e au journaliste qu’il le conservait d'esormais comme otage, et le conserverait jusqu’au jour o`u il n’aurait plus besoin de lui.

Mais voici que, par suite du d'epart inopin'e de Francoise Lemercier, tromp'ee par la d'ecouverte de ce maudit journal canadien, Fant^omas parti `a sa recherche et fortuitement oblig'e de rester `a bord du Victoria, avait 'et'e pris dans un enchev^etrement d’aventures tel qu’il n’avait pu s’en d'egager jusqu’ici.

Le hasard, quelquefois, fait mal les choses, et si Fant^omas 'etait anxieux sur son propre sort, il l’'etait tout autant sur celui de J'er^ome Fandor, car il n’avait pas pr'evu ce qui lui 'etait arriv'e et se demandait ce qu’un destin aveugle avait r'eserv'e au journaliste depuis le jour o`u Fant^omas, contrairement `a ses intentions, avait cess'e de s’occuper de lui…

Qu’allait-il pouvoir r'epondre `a Juve ? et s’il le bernait d’un mensonge, le policier se laisserait-il longtemps piper aux apparences ?

Juve, cat'egorique et franc comme `a son ordinaire, avoua nettement `a Fant^omas :

— Lady Beltham, je l’ai retrouv'ee et je l’ai reperdue. Elle n’avait qu’un geste `a faire pour vous sauver… Je l’ai engag'ee `a le faire, elle s’y est refus'ee. Quelle conclusion faut-il en tirer ?

Fant^omas devint horriblement p^ale.

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