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L'Arrestation de Fant?mas (Арест Фантомаса)
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Аллен Марсель

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— Entrez, commanda-t-il, vous ^etes un dr^ole de particulier, mais apr`es tout, j’m’en fous, si c’est Jim qui vous envoie, j’peux pas vous foutre `a la porte.

— Manquerait plus qu’ca.

Fandor, d’une d'emarche titubante, crapule, la d'emarche des apaches de profession, s’introduisit dans le logis du p`ere Grelot. Il inspecta d’un coup d’oeil la pi`ece o`u il venait de p'en'etrer, nota tout de suite avec une surprise qu’il ne songeait pas `a dissimuler qu’elle 'etait assez cossue, garnie d’un mobilier en pitchpin, d’une armoire `a glace, d’un lit recouvert de couvertures `a peu pr`es propres.

— Vous ^etes bien, dans vos meubles, dit-il, avec le claquement de langue appropri'e, on voit qu’ca rapporte l’'ecole.

— Oh, ca n’rapporte pas gros, mais tout de m^eme, j’ai de quoi vivre, et c’est bien justice, il n’y en a pas beaucoup, allez, pour me faire la pige.

Tout en parlant, cependant, le p`ere Grelot poussait par l’'epaule Fandor vers l’armoire `a glace. Il en ouvrit le battant et Fandor ne fut pas peu surpris de voir que l’armoire 'etait fausse en r'ealit'e, dissimulait une porte que le p`ere Grelot ouvrit, qu’il lui fit franchir :

— Voil`a l’'ecole, annonca le vieillard, j’ai d'ej`a un 'el`eve ce matin.

Fandor traversa l’armoire `a glace. La pi`ece dans laquelle il p'en'etra 'etait enti`erement vide, ne comportait aucun meuble, `a part, toutefois, si c’en 'etait un, au centre, un mannequin, repr'esentant un homme habill'e, un mannequin articul'e de grandeur naturelle et sur lequel, au premier coup d’oeil, on distinguait, cousus ou attach'es au bout de longues ficelles, plusieurs centaines de grelots. Au mur, dans un cadre dor'e de fort bonne apparence, d’ailleurs, une grande feuille de papier sur laquelle 'etaient mentionn'ees, sous un titre, fait `a la ronde, en grosses lettres : « 'Etat de service », toute une s'erie d’inscriptions bizarres, tr`es lisibles et relatant des noms, avec, en regard, des indications telles que « six mois de prison », « deux ans de travaux forc'es », « interdiction de s'ejour ».

Fandor, toutefois, ayant enregistr'e en une seconde mannequin et tableau, reporta toute son attention sur un personnage qui, d`es son entr'ee, s’'etait lev'e, un sourire fig'e sur les l`evres. C’'etait un jeune garcon d’une quinzaine d’ann'ees, aux accroche-coeur soigneusement pommad'es, bottines fines, ayant au bout de ses mains blanches des ongles longs et noirs, figurant `a merveille, enfin, le jeune ouvrier promu souteneur.

Le p`ere Grelot fit les pr'esentations :

— Un 'el`eve dit-il, en montrant Fandor, un copain fit-il, en d'esignant le jeune voyou, mais un copain qui fait ma fiert'e, mon orgueil, qui travaille d'ej`a mieux que p`ere et m`ere.

— Oh ca, s^ur, s’exclama la jeune crapule avec un air de vanit'e extr^eme, n’y a qu’`a consid'erer l’'etat de service, mon p`ere est `a la Guyane, ma m`ere en Centrale, moi je suis encore libre et, nom de d’la, j’pense bien ne pas ^etre pr^et d’^etre fait.

Tout cela, cependant, c’'etait du bavardage, de la perte de temps.

— Allons, au travail dit P`ere Grelot, toi, Mimile, montres-y voir d’abord comment c’qu’c’est qu’on coupe les poches.

Mimile ne se le fit pas dire deux fois.

— Bon, voil`a, expliqua-t-il, en regardant Fandor, si tu n’es pas dessal'e, si t’es pas `a la coule, t’op`ere dans une foule. Le pante est devant toi, tiens, comme lui – et il montrait le mannequin derri`ere lequel il se placa. T’as vu qu’il fourrait dans ses profondes une pochette remplie de braise, ou ses cl'es, ou des fafiots, ou n’importe quoi enfin, qui para^it bon `a faire. Bien voil`a comment que t’op`ere. Suis bien mon geste.

En deux temps, trois mouvements, avec une prestesse qui laissa Fandor pantois, l’'el`eve avait tir'e de sa poche une paire de longs ciseaux et, passant la main sous le bras du mannequin, avait op'er'e une fente dans la doublure du gilet, tendu la main, recu quelques pi'ecettes s’'echappant de la poche, puis il 'eclata de rire :

— Et voil`a, dit-il, pas plus malin que ca. Le pante n’a m^eme pas 'et'e chatouill'e, il s’est apercu de rien.

Fandor prit la paire de ciseaux qu’obligeamment Mimile lui tendait, il s’efforca d’imiter la jeune crapule.

Mais, tandis que Mimile avait op'er'e avec une habilet'e remarquable, Fandor se conduisait avec la derni`ere des maladresses.

Il n’avait pas seulement essay'e de glisser sa main sous le bras du mannequin que celui-ci, fr^ol'e malgr'e ses pr'ecautions, produisait un v'eritable carillon. Et cela tournait au charivari, lorsque Fandor voulu donner le coup de ciseaux devant ouvrir la doublure.

— Eh bien, mon vieux, s’'ecrie P`ere Grelot, si c’est comme ca que tu pratiques, tu peux bien ^etre certain d’aller le soir coucher `a la bo^ite. Ah, t’en as de la d'elicatesse.

Mimile, de son c^ot'e, pouffa :

— C’est rien farce, c’est rien du tout `a attraper, ce truc-l`a. Mais tant qu’on ne l’a pas, n’y a rien `a faire. Allez, vas-y, mon poteau.

Fandor, toute la matin'ee, de la sorte, 'ecouta les conseils int'eress'es, – il avait donn'e dix francs, – et int'eressants du p`ere Grelot.

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