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L'Arrestation de Fant?mas (Арест Фантомаса)
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Аллен Марсель

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— Ah, mon Dieu, au secours.

— Mais je n’ai rien.

Cela s’'etait pass'e si vite, que c’est `a peine si les habitu'es de la salle avaient eu le temps d’avoir peur. Ils avaient cependant les uns et les autres nettement apercu que l’'ep'ee s’'etait cass'ee, mieux encore il leur avait sembl'e que du sang avait perl'e au veston d’Ellis Marshall. On se pr'ecipita vers l’Anglais, qui, sans se d'epartir de son calme, continuait `a affirmer :

— Je n’ai rien.

Nul ne voulait le croire :

— Si, disait, d'esesp'er'e, le prince Nikita, je vous en prie, monsieur, laissez-nous vous examiner, j’ai vu du sang, je vous ai bless'e, je suis certain que je vous ai bless'e.

Ellis Marshall, pour toute r'eponse, haussa les 'epaules :

— Allons donc, vous vous trompez, monsieur, je vous affirme que je ne suis pas bless'e.

Et, tr`es tranquillement, l’Anglais, repoussant ceux qui l’entouraient, montrait ce qui avait pu donner `a croire qu’il avait 'et'e r'eellement atteint.

Le troncon aiguis'e de l’'ep'ee du prince Nikita l’avait en effet heurt'e au c^ot'e gauche, `a l’emplacement du coeur, mais, par bonheur, la lame, apr`es avoir d'echir'e le veston de l’Anglais, avait 'et'e arr^et'e par le portefeuille, un portefeuille de cuir rouge qu’Ellis Marshall montra une seconde et qu’il se h^ata de replacer dans sa poche.

— Mon portefeuille, dit-il, m’a sauv'e la vie, voil`a tout.

Or, tandis qu’il parlait de la sorte avec une tranquille assurance d’un accident qui aurait parfaitement pu causer sa mort, Ellis Marshall, brusquement, changeait d’attitude :

— Et maintenant, messieurs, faisait-il, ne parlons plus de cette petite aventure et excusez-moi de vous quitter si rapidement, j’ai des rendez-vous, je craindrais d’^etre en retard.

Pourquoi l’Anglais manifestait-il une h^ate si soudaine ?

Peut-^etre e^ut-il fallu en chercher l’explication dans la remarque qu’Ellis Marshall venait de faire de l’extr^eme p^aleur qui, soudain, avait envahi le visage du prince Nikita ?

L’officier russe, en effet, n’avait pas vu sans 'emotion le portefeuille rouge qu’Ellis Marshall avait exhib'e un instant. Mais ce n’est pas tout. Nikita tenait toujours son troncon d’'ep'ee. Il voulu le restituer `a l’aimable escrimeur qui le lui avait pr^et'e, et pr'esenter ses excuses : l’escrimeur avait disparu.

Un agent `a la solde de l’Angleterre, puis une disparition myst'erieuse. Et quelques minutes plus tard, comme Nikita, tr`es 'emu, se demandait qui pouvait bien ^etre cet 'etranger qui lui avait pr^et'e une 'ep'ee si fragile, il entendit au milieu de la foule une voix qui lui soufflait `a l’oreille.

— Prince, m'efiez-vous de Fant^omas.

***

— Croyez-vous r'eellement qu’il y ait eu tentative d’assassinat ? lui demandait le comte Vladimir Saratov, une heure plus tard. Croyez-vous r'eellement…

— Mon cher comte, je sais parfaitement qu’il s’agit l`a de choses si graves qu’il n’en faut point parler au hasard. Toutefois, ma conviction est absolue : l’homme qui m’a propos'e de recommencer le coup que je discutais avec le pr'ev^ot, qui a incit'e Ellis Marshall `a me servir d’adversaire, qui nous a pr^et'e les deux 'ep'ees, dont l’une s’est cass'ee, comme je vous l’ai dit, et qui ensuite a disparu, que nul ne conna^it `a la salle d’armes en fin de compte, avait pr'epar'e toute l’affaire, avait voulu que je tue Ellis Marshall.

— Mais pourquoi ?

— Mais n’avez-vous pas compris ce que je vous disais tout `a l’heure ? Ellis Marshall avait dans la poche un portefeuille rouge, le portefeuille rouge.

— Et alors ?

— Et alors, comte Vladimir, poursuivait tranquillement le prince Nikita, vous devinez bien que, si par hasard, j’avais atteint ce malheureux Ellis Marshall, il en serait r'esult'e une telle confusion qu’`a coup s^ur l’individu en question aurait pu facilement d'erober ce portefeuille.

— Qui est-ce donc, d’apr`es vous ?

Le lieutenant n’osa r'epondre : « C’est Fant^omas », sur la foi de ce qu’on lui avait souffl'e.

— Je voudrais bien le savoir, se contenta-t-il de r'epondre `a l’ambassadeur extraordinaire.

24 – `A COUPS DE RASOIR

Certains se vantent d’avoir le caract`ere po'etique, de m'epriser les contingences de la vie ordinaire, de s’accommoder de tout, de pouvoir se faire aux pires situations. D’autres, au contraire, passent, impassibles dans la vie, sachant non pas se plier aux circonstances, mais les plier `a leurs besoins. Ellis Marshall 'etait de ces derniers. Le flegmatique Anglais qui, par pur patriotisme et par d'esoeuvrement aussi, 'etait entr'e dans le corps des agents diplomatiques charg'es de s’occuper d’une foule de missions secr`etes propres `a augmenter la gloire intangible de la vieille Angleterre, poss'edait `a un rare degr'e la qualit'e pr'edominante de tous ses compatriotes et qui n’est autre que le sang-froid.

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