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Le Cadavre G?ant (Гигантский кадавр)
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Аллен Марсель

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Il allait ajouter quelque chose et pr'evenir Gauvin que ce monsieur n’'etait pas dans sa chambre, mais le notaire avait d'ej`a bondi dans l’ascenseur !

Au groom charg'e de la manoeuvre, il donnait le num'ero de la chambre de Juve, et l’ascenseur le hissait en quelques secondes jusqu’au quatri`eme 'etage.

Un tableau de num'eros de chambre, plac'e sur le palier, bien en 'evidence, indiquait `a Gauvin de quel c^ot'e se trouvait le 132.

C’'etait, tout `a l’extr'emit'e d’un couloir, une pi`ece assez vaste occupant l’angle du b^atiment.

— Si Juve n’est pas l`a, pensait Gauvin, je l’attendrai jusqu’`a ce qu’il revienne.

Le notaire, entendant un bruit de voix dans le voisinage, appela le valet de chambre dans le but de se faire annoncer.

Le bruit de voix continua, augmentant sans cesse d’ailleurs, mais personne ne r'epondit `a l’appel de Gauvin, qui alla frapper `a la porte de Juve et n’obtint point de r'eponse.

Gauvin revint sur ses pas.

On parlait dans la chambre voisine au 134, et instinctivement, le notaire pr^eta l’oreille, stup'efait par les propos qu’il entendait 'echanger.

Il regarda par la fente de la porte entreb^aill'ee et apercut deux hommes l’un en face de l’autre qui s’apostrophaient.

L’un d’eux 'etait le garcon de l’'etage et ce domestique opposait de violentes d'en'egations `a un homme v^etu d’une robe noire que Gauvin reconnaissait ^etre un religieux.

Or, ce religieux, d’une voix pressante, articulait, s’adressant au garcon d’h^otel :

— Alors, comme ca, mon ami, tu t’appelles Sulpice ? C’est tr`es bien, tout le monde ne s’appelle pas Sulpice ; c’est un beau nom confit dans la d'evotion. Saint Sulpice, je ne connais que ca… Eh bien, puisque tu t’appelles Sulpice, tu vas me rendre un service…

— Ma foi, monsieur l’abb'e, r'epliquait le valet de chambre, je ne demande pas mieux, que s’agit-il donc de faire ?

L’homme en robe noire protestait, grommelait entre ses dents :

— Sacr'e nom d’un chien, je t’ai d'ej`a dit de ne pas m’appeler M. l’abb'e. Je ne le suis pas, que diable !

— En tout cas, repartait le garcon, vous en avez l’apparence !

— Pas du tout, pas du tout !… hurla son interlocuteur, et c’est justement ce qui m’assomme. D’ailleurs, cela ne te regarde pas, que je sois ou non un abb'e ; voil`a un billet de cinquante francs, avec lequel, mon ami Sulpice, tu vas descendre jusqu’au premier magasin de nouveaut'es et m’acheter un costume civil. Civil… entends-tu bien ? Une veste, un gilet, une culotte… Je ne veux plus porter la robe…

Sulpice semblait h'esiter.

— `A cette heure-ci, les tailleurs sont ferm'es…

Son interlocuteur insistait.

— Fais-les ouvrir, d'ebrouille-toi !

— Pourquoi n’y allez-vous pas vous-m^eme ?

— Si on te le demande, tu r'epondras que tu n’en sais rien. En tout cas, l’essentiel c’est que tu fasses ma commission.

Il 'etait 'evident que la proposition que faisait au garcon d’h^otel son 'etrange voyageur ne le satisfaisait pas outre mesure.

Sulpice se gratta le nez qu’il avait fort long, passa ses doigts osseux dans sa chevelure rousse, puis, tremblant de tout son corps, il prenait une d'ecision formelle et grave. Il r'etorqua d’une voix sourde :

— Tout ca, c’est des combinaisons qui ne sont pas claires ; vous n’^etes pas un pr^etre et vous en portez l’habit, vous voulez qu’on vous ach`ete des v^etements civils et vous n’osez pas aller vous les chercher vous-m^eme… Je ne suis pas rassur'e ! Dans les h^otels, il vient toute sorte de gens, et peut-^etre bien que vous ^etes un malfaiteur ou quelque criminel qui cherche `a d'erouter la police. Moi, je vais vous dire une bonne chose : reprenez vos cinquante francs, et je m’en vais aller pr'evenir la police qu’elle ait `a venir vous rendre visite !

Sulpice tournait les talons, se disposait `a quitter la pi`ece, il poussa soudain un cri 'etouff'e. Le voyageur `a la robe noire s’'etait pr'ecipit'e vers lui, le prenait par le bras, l’obligeait `a rebrousser chemin, `a s’asseoir dans un fauteuil.

— Au secours ! commenca le domestique terrifi'e.

Mais le voyageur lui imposait silence, d’un geste 'energique.

— Si tu prononces une parole, si tu pousses un cri dor'enavant, sinistre imb'ecile que tu es, je t’'etrangle de mes propres mains !

» Et maintenant que te voil`a rassur'e, 'ecoute-moi !

» Je te d'efends d’aller chercher la police, pour cette bonne raison que j’en suis ou tout comme. Toutefois, il y a un policier que je t’autorise `a faire venir ici, et au besoin m^eme je t’ordonne d’aller lui demander de venir. C’est mon voisin de chambre, c’est M. Juve, l’inspecteur de la S^uret'e qui m’attend !

— Qui vous attend ? r'epliqua Sulpice h'eb'et'e.

— Qui m’attend, oui, parfaitement, pr'ecisa le bizarre personnage. Lorsque tu le verras, tu lui diras que c’est J'er^ome Fandor !

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