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L'assassin de lady Beltham (Убийца леди Бельтам)
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Аллен Марсель

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Alors qu’il m'editait le plan infernal, qui venait de lui permettre de r'eussir la plus folle, la plus insens'ee des tentatives criminelles, il avait song'e `a r'egler jusqu’en ses moindres d'etails la fuite qui pouvait devenir n'ecessaire.

— J’ai toutes chances, avait pens'e Fant^omas, de pouvoir tranquillement revenir avec l’autobus, `a l’entrep^ot, et de pouvoir, ensuite, m’en aller sans ^etre inqui'et'e, mais enfin, je dois songer, au cas possible, sinon probable, o`u je serais pist'e, et dans ce cas…

C’'etait pour parer `a cette 'eventualit'e qu’il avait pr'epar'e avec une habilet'e prodigieuse le d'eguisement qui devait lui servir non seulement `a se sauver, mais encore `a sauver ses compagnons.

Il 'etait temps. Au moment pr'ecis o`u les hommes du bandit se cachaient `a l’int'erieur des tonneaux charg'es sur le haquet, les agents, revolver au poing, apparaissaient `a toutes les issues du hangar.

— Rendez-vous ! hurlaient-ils.

Fant^omas avait le fouet en main, il feignit une grande peur, il cria :

— Au secours ! Au secours ! `A l’assassin !

Il criait de si bonne foi que les agents couraient vers lui, pris `a sa ruse :

— Taisez-vous donc, taisez-vous ! N’appelez pas `a l’assassin, bon Dieu ! Avez-vous vu quelqu’un ?

Fant^omas alors, aussi merveilleux acteur qu’admirable de sang-froid, continuait `a duper les hommes de la Pr'efecture.

— Mais qu’est-ce que vous me voulez ? Qu’est-ce qu’il y a ?

Et il semblait trembler de tous ses membres.

Les agents cependant, le questionnaient rudement :

— Vous avez vu entrer cet autobus qui est l`a ?

— Oui, oui !

— Il y avait des hommes qui conduisaient ?

— Deux m'ecaniciens, oui, oui.

— Ils ont 'et'e rejoints par deux autres ?

— Oui.

— O`u sont-ils ?

— Ah, je ne sais pas ! Ils sont partis par l`a, ils m’ont dit qu’ils reviendraient demain matin et que le patron les autorisait `a garer.

— Bon Dieu ! hurla l’un des gardiens de la paix qui s’'etaient joints aux agents de la S^uret'e. Ils se seraient donc encore d'efil'es ?

Et, en m^eme temps, l’un d’eux secouait Fant^omas :

— Voyons, charretier, par o`u sont-ils partis ?

— Par l`a. Ils ont saut'e le mur.

Le pseudo charretier, tendant le bras, montra le fond du terrain.

— Dix hommes de ce c^ot'e ! hurla une voix. Les autres, fouillez les tas de charbon.

Un quart d’heure plus tard, le charretier, c’est-`a-dire Fant^omas, demeur'e `a la t^ete de son cheval, vit revenir vers lui l’un des agents de la S^uret'e qui paraissait commander.

— Votre nom ? demanda-t-il.

— Gustave-Eug`ene Mercier.

— Employ'e aux Charbonnages d’Audincourt ?

— Oui, monsieur.

— Bon. Vous savez o`u est le poste ?

— Oui, monsieur.

— Eh bien, allez-y tout de suite, nous vous y rejoignons.

— Bien, monsieur l’agent.

Le charretier s’'eloigna, puis revint sur ses pas :

— Est-ce que je peux emmener ma voiture, parce que ce sont des tonneaux que je dois livrer encore aujourd’hui.

— Emmenez-la, vous irez apr`es avoir fait votre d'eposition.

— Bon, monsieur l’agent, bon.

L’air de plus en plus abruti, et de plus en plus terrifi'e, Fant^omas prit par la bride la maigre haridelle attel'ee au haquet.

— Hue, cocotte !

L’'equipage s’'ebranla au pas, sortit au pas du terrain vague. Mais `a peine le haquet 'etait-il parvenu sur la chauss'ee de la rue Cantagrel que Fant^omas, d’un bond leste, sautait sur le si`ege :

— Les imb'eciles ! hurla-t-il. Qu’ils me poursuivent donc. Ils sont `a pied et il n’y a pas de fiacres par ici.

Lanc'e `a folle allure, le haquet d'evala la rue, semant l’'epouvante sur son passage. En quelques minutes, il atteignait les quais. La nuit tombait, le quartier 'etait d'esert. Fant^omas continuant `a fouetter le cheval, le fit descendre sur la berge.

— J’ai dup'e les agents, murmura-t-il, il me reste `a faire justice de ceux qui n’ont pas su me servir.

Rapidement, Fant^omas sauta du si`ege sur le sol. Il prit le cheval par la bride, le fit tourner et alors, avec un froid sourire, le Ma^itre de l’'Epouvante se rendit coupable d’une abominable l^achet'e.

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