Вход/Регистрация
L'assassin de lady Beltham (Убийца леди Бельтам)
вернуться

Аллен Марсель

Шрифт:

— Il y a bien une barque attach'ee au ponton des bateaux, commencait l’un d’eux, mais elle a un cadenas.

Et l’autre ajoutait, d'ef'erent :

— Monsieur l’inspecteur, nous venons de d^iner. Nous mettre `a l’eau maintenant, c’est risquer la congestion.

Juve tr`es calme ne r'epondit pas. Il avait pour les deux acolytes un regard de m'epris :

— 'Evidemment, faisait-il, vous ^etes des agents plongeurs qui ne plongez pas.

Et, sans ajouter un mot, laissant l`a les deux hommes stup'efaits, Juve courut sur la berge, se d'epouillait de sa veste, arrachait ses chaussures, puis, sans h'esiter davantage se jeta `a l’eau.

La temp'erature 'etait fra^iche. Juve qui d’abord, en plongeant, avait coul'e, r'eapparut `a la surface, `a demi paralys'e par le froid.

Mais vraiment Juve n’'etait pas homme `a reculer pour un pareil incident.

— O`u sont les tonneaux ? murmura-t-il.

Nageant vigoureusement, gagnant le milieu du fleuve, Juve cherchait `a voir les barriques qui l’avaient intrigu'e.

Il n’en apercut plus qu’une seule. Encore 'etait-elle aux trois quarts remplie et on pouvait s’attendre d’un moment `a l’autre `a ce qu’elle f^ut engloutie.

— Hardi ! cria Juve `a lui-m^eme.

Et, avec une virtuosit'e que n’e^ut pas d'esavou'e un professeur de natation, il tira sa coupe dans la direction du tonneau.

Or, Juve nageait si vigoureusement, avec une si parfaite habilet'e, qu’il finit par rejoindre le tonneau qui, cependant, entra^in'e par le courant, avait pris beaucoup d’avance sur lui.

Juve s’agrippa `a la barrique et, nageant toujours, entreprit de la faire d'evier, de la repousser vers une rive. Il n’aurait point r'eussi dans sa p'erilleuse tentative, si les agents plongeurs qu’il avait laiss'es sur le quai n’avaient eu une v'eritable inspiration.

`A peine Juve s’'etait-il 'eloign'e que les agents plongeurs se d'eclaraient :

— C’est un inspecteur principal. Tu sais, on va peut-^etre avoir des ennuis ?

Et l’autre agent avait r'epliqu'e :

— Faudrait tout de m^eme faire quelque chose…

Les deux hommes se rendirent alors au ponton des bateaux parisiens et finirent par s’apercevoir que la barque, attach'ee l`a, 'etait bien encha^in'ee et cadenass'ee, mais que le cadenas n’'etait pas ferm'e.

D`es lors, la manoeuvre s’imposait. Les deux agents plongeurs se jet`erent dans la barque, firent force rames.

— Hardi, tenez bon, nous voil`a !

Ils arrivaient juste au moment o`u Juve commencait `a trouver que la barrique 'etait fort lourde, et que, peut-^etre, il n’aurait point le temps de la pousser jusqu’`a la rive avant que, compl`etement pleine d’eau, elle coul^at dans le fleuve.

Juve, toutefois, voyant qu’on venait `a son secours, se roidit et, suivant le conseil qu’on lui donnait, tint bon.

— Prenez le tonneau d’abord, commandait-il. Moi ensuite.

Mais prendre le tonneau n’'etait pas commode. Les deux agents purent tout juste l’agripper contre le bord de leur barque, l’emp^echer de couler.

— Il va nous 'echapper, monsieur l’inspecteur !

— Non, mordieu, il ne le faut pas !

Juve n’'etait pas encore sorti de l’eau. Il soutint le tonneau et, p'eniblement, en cet 'equipage, la barque se rapprocha heureusement de la berge.

Or, `a peine la petite embarcation avait-elle fr^ol'e le quai que Juve, aid'e des deux agents, parvint `a hisser le tonneau sur la berge.

Mais, l`a, une stup'efaction nouvelle immobilisait les trois hommes. Le tonneau s’ouvrait de lui-m^eme, le couvercle 'etait arrach'e et la plus comique apparition du monde sortait `a la facon dont un diable sort d’une bo^ite.

— Merci, messieurs ! dit le rescap'e.

Mais toutefois Juve, `a l’instant m^eme, retrouvait son sang-froid, il sauta sur l’homme, il l’empoigna `a l’'epaule :

— Ah c`a, nom d’un chien, qui ^etes-vous donc ?

— T^ete-de-Lard, monsieur Juve.

— T^ete-de-Lard ?

Juve encore une fois fut abasourdi.

Il contemplait, au comble de l’'etonnement, la t^ete bouffie et emp^at'ee de graisse de l’individu qu’il venait d’arracher `a une mort quasi certaine.

Juve avait jadis connu T^ete-de-Lard, alors charcutier aux environs de la rue Bonaparte.

Juve savait que de mauvaises affaires avaient conduit l’ancien commercant `a exercer des professions plut^ot louches. Il avait eu l’occasion de rencontrer ainsi T^ete-de-Lard dans les cabarets interlopes parmi la p`egre. Mais, en v'erit'e, il ne songeait pas du tout que ce p^ut ^etre cet apache-l`a qui allait se dresser hors du tonneau lorsque le sauvetage aurait r'eussi.

— Vous, T^ete-de-Lard ? r'ep'eta Juve. Ah c`a, mais que diable faites-vous ici ?

T^ete-de-Lard 'etait encore trop 'emu pour ruser ou m^eme songer `a mesurer ses paroles :

  • Читать дальше
  • 1
  • ...
  • 17
  • 18
  • 19
  • 20
  • 21
  • 22
  • 23
  • 24
  • 25
  • 26
  • 27
  • ...

Ебукер (ebooker) – онлайн-библиотека на русском языке. Книги доступны онлайн, без утомительной регистрации. Огромный выбор и удобный дизайн, позволяющий читать без проблем. Добавляйте сайт в закладки! Все произведения загружаются пользователями: если считаете, что ваши авторские права нарушены – используйте форму обратной связи.

Полезные ссылки

  • Моя полка

Контакты

  • chitat.ebooker@gmail.com

Подпишитесь на рассылку: