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L'assassin de lady Beltham (Убийца леди Бельтам)
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Аллен Марсель

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Il y a loin de l’Arc de Triomphe aux locaux de la S^uret'e, et pourtant il parut `a lady Beltham qu’une minute `a peine s’'ecoulait entre le moment o`u sa voiture d'emarrait et le moment o`u elle s’arr^etait `a la porte de la Pr'efecture de police.

Lady Beltham 'etait alors plus morte que vive.

C’est en automate qu’elle tendit au cocher un louis dont elle n’attendit pas la monnaie.

C’est en automate qu’elle p'en'etra sous la vo^ute, qu’elle avisa la loge du concierge.

Le fonctionnaire, brave homme et perp'etuellement d'erang'e, en apercevant cette jeune femme, n’h'esita pas :

— Vous demandez les objets trouv'es ? dit-il. Au fond et `a gauche, vous n’avez pas fait de recherches encore ?

Mais lady Beltham ne l’avait m^eme pas entendu.

— Je voudrais parler `a l’inspecteur Juve, dit-elle.

— Affaire personnelle ? demanda le concierge qui se leva.

— Affaire personnelle, oui.

— Madame, il faut alors vous rendre au deuxi`eme 'etage et demander `a parler `a l’inspecteur en chef. Il verra Juve. La consigne interdit, en effet…

— Il faut que je vois Juve, articula lady Beltham.

Et elle parlait avec une telle autorit'e, elle semblait si r'esolue `a rencontrer l’inspecteur, que le concierge h'esita.

Juve, `a la Pr'efecture, jouissait naturellement d’une consid'eration toute sp'eciale. Les ordres g'en'eraux n’'etaient point pour lui, il 'etait m^el'e `a tant d’affaires, ses luttes continuelles avec Fant^omas lui valaient tant de troublantes aventures que bien des fois les consignes les plus formelles 'etaient enfreintes pour lui.

— Suivez-moi, disait le concierge.

Il pr'ec'eda lady Beltham, il la guida `a travers l’'enorme b^atiment jusqu’`a un petit salon, un parloir modeste, pauvrement meubl'e de quatre chaises de paille, d’une table recouverte d’un drap vert, aux murs tapiss'es d’un papier vert encore. Des cadres pendaient, donnant la liste des victimes du devoir.

— Madame, s’informait le portier, voulez-vous me donner votre nom ? Je vais aller voir si M. Juve est l`a, et s’il veut vous recevoir.

Lady Beltham ne r'epondit pas. Elle tira de sa bourse un porte-mine, une carte grav'ee au nom de la comtesse de Blangy, elle inscrivit au-dessous d’une main tremblante :

Lady B.

Plus bas et soulignant le mot :

Urgent

— Portez cela, faisait encore la grande dame, Juve me recevra.

Dix minutes plus tard, Juve en personne entrait dans le cabinet.

Juve, en recevant l’extraordinaire carte que le portier lui faisait passer en y ajoutant une description enthousiaste de la jolie dame qui l’attendait au parloir, Juve avait pens'e crier de stup'efaction.

— Comment, c’'etait lady Beltham qui venait le voir `a la S^uret'e ? Lady Beltham qui le demandait ?

Juve en 'etait stupide de surprise.

Le premier mouvement du policier avait 'et'e alors de bousculer le concierge et de se pr'ecipiter en toute h^ate vers lady Beltham. Mais Juve ne suivait jamais son premier mouvement, il r'epondit donc tout tranquillement :

— C’est bien, je vais aller trouver cette dame.

Puis, il se prit le front `a deux mains et il r'efl'echit :

— Pourquoi diable lady Beltham est-elle l`a ? se demandait-il, et quelle attitude dois-je avoir avec elle ?

Juve songeait que, pour que lady Beltham f^ut venue le trouver, il fallait que la ma^itresse de Fant^omas e^ut 'et'e contrainte `a cette d'emarche par de terribles 'ev'enements.

— Il est impossible, d'ecidait Juve, qu’elle soit ici autrement qu’en vaincue. Triomphante, lady Beltham ne voudrait m^eme pas savoir que j’existe.

Juve r'efl'echit encore, puis, se rendit dans le salon o`u l’attendait la ma^itresse de Fant^omas.

Ah certes, il 'etait 'emu le bon Juve ! 'Emu au plus haut point en pensant qu’il allait se trouver en face de l’'enigmatique personne.

— Si elle voulait parler ? pensait Juve. Si elle voulait vraiment ^etre franche, une heure seulement, Fant^omas tomberait en mon pouvoir et c’en serait `a jamais fini des exploits du Ma^itre de l’Effroi.

Mais lady Beltham allait-elle parler ?

Juve entrait dans la petite pi`ece o`u la ma^itresse de Fant^omas l’attendait en baissant les yeux.

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