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L'assassin de lady Beltham (Убийца леди Бельтам)
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Аллен Марсель

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— Ma fille ? Seigneur Dieu !

Le p`ere Coutureau leva les bras au ciel, il protesta avec effarement :

— Mais jamais Rose n’a connu lady Beltham.

— C`a, faudrait pas me la faire ! Je veux bien ^etre gentil, monsieur Coutureau, mais, en revanche, ne vous payez pas ma t^ete, ca co^ute cher d’ordinaire. Votre fille n’a peut-^etre pas connu lady Beltham mais elle a s^urement connu la comtesse de Blangy, puisqu’elle l’a vol'ee.

— Elle l’a vol'ee par 'etourderie, monsieur.

— C’est un genre de vol que la loi n’admet pas.

— Mais cette dame avait retir'e sa plainte.

— Possible, cela ne change rien `a l’affaire.

— Enfin, monsieur, je vous jure que Rose…

— Rose, monsieur Coutureau, va ^etre compromise dans cette histoire-l`a, aussi vrai que je m’appelle J'er^ome Fandor, et compromise de sale mani`ere. Elle est en relation avec Fant^omas, n’est-ce pas ?

— Dites que Fant^omas l’a sauv'ee.

— Hein ? quoi ?

`A l’extraordinaire d'eclaration que le p`ere Coutureau avait faite d’un ton tr`es calme, Fandor sursauta. Comment ? Fant^omas avait sauv'e Rose Coutureau ? Il l’avait sauv'ee de quoi ? de qui ?

Jamais Fandor n’avait pas encore entendu dire que Fant^omas se f^ut int'eress'e `a Rose Coutureau. Le journaliste se prit `a songer que Juve avait peut-^etre eu grandement raison de l’envoyer faire une enqu^ete au Th'e^atre Ornano. Peut-^etre allait-il apprendre des choses tr`es int'eressantes. L’entracte cependant s’achevait. Le p`ere Coutureau, figurant dans la pi`ece, devait rentrer en sc`ene :

— 'Ecoutez, demandait Fandor, ca ne peut pas se passer comme cela. Continuez `a jouer, monsieur Coutureau, mais je vous attends `a minuit. Que diable, il faudra bien, en buvant un verre, que nous 'eclaircissions l’un et l’autre toutes ces choses fort myst'erieuses.

***

`A la sortie du th'e^atre, en effet, J'er^ome Fandor, conduisait le p`ere Coutureau dans un bistrot voisin o`u se r'eunissaient r'eguli`erement les machinistes et les figurants du Th'e^atre Ornano.

Grand et g'en'ereux, Fandor paya une tourn'ee au p`ere Coutureau et t^acha de le faire parler.

Ce que le journaliste apprit alors 'etait si inattendu, si stup'efiant, que J'er^ome Fandor, par moments, pensa, que peut-^etre le p`ere Coutureau n’'etait point l’imb'ecile qu’il semblait ^etre et lui racontait des boniments invent'es de toutes pi`eces.

Pourtant, le vieil habilleur parlait avec une profonde conviction.

— Oui, disait-il, Fant^omas est une crapule aux yeux de la police, mais moi et ma fille, nous n’avons pas le droit de le consid'erer autrement que comme un sauveur. C’est lui qui a tir'e Rose d’affaire, c’est lui qui l’a emp^ech'ee d’^etre condamn'ee comme voleuse. Tout ce que voudra Fant^omas, je le ferai. Et tout ce qu’il demandera `a Rose, elle le fera.

— Mais bougre de nom d’un chien ! tonna le journaliste. Triple idiot que vous faites ! P`ere Coutureau, vous ne voyez donc pas que Fant^omas s’est proprement pay'e votre figure et celle de votre fille ? Il l’a sauv'ee, c’est possible, mais il ne l’a pas sauv'ee de grand-chose, puisque apr`es tout, la comtesse de Blangy devait retirer sa plainte le lendemain m^eme. Et puis, toutes ces aventures-l`a, ce sont des aventures inqui'etantes, et comment ne comprenez-vous pas que Fant^omas n’a agi de la sorte que pour compromettre votre fille en la m^elant `a l’assassinat de lady Beltham, ce qui probablement lui est d’une utilit'e que nous ne connaissons pas encore.

Le p`ere Coutureau, aux paroles de Fandor, commencait `a h'esiter. Brave homme mais d’esprit peu ouvert, il avait la r'eflexion lente. Ce qu’on lui disait lui semblait vraisemblable, mais, il avait peine `a imaginer que Fant^omas, auquel il vouait un culte depuis quelque temps, 'etait peut-^etre peu digne de son admiration, et m^eme avait peut-^etre cherch'e `a lui nuire et `a nuire `a sa fille.

— Non, mon bon monsieur, r'ep'etait-il, non, s^urement que vous vous trompez. Fant^omas n’a pas d^u vouloir compromettre Rose, et d’ailleurs… d’ailleurs, vous allez bien voir ce qu’en pensent les camarades.

Fandor n’aurait peut-^etre pas voulu mettre ainsi tout le monde du Th'e^atre Ornano au courant de son enqu^ete, mais il ne lui 'etait gu`ere possible de faire taire le p`ere Coutureau qui, tr`es excit'e, `a la fois 'epouvant'e et incr'edule, ne savait que penser.

— 'Ecoutez, disait le brave homme, 'ecoutez ! Voil`a monsieur qui pr'etend que Fant^omas, Fant^omas, vous le savez bien, qui a sauv'e Rose l’autre jour, va pr'ecis'ement la compromettre dans l’histoire de l’assassinat de Mme de Blangy.

`A ces mots, surprise g'en'erale.

Bavard, le p`ere Coutureau avait depuis longtemps cont'e les aventures de Rose `a tout le monde au th'e^atre. On 'etait donc au courant et l’on ne se privait point de mal juger les affirmations de Fandor, personnage d’autant plus suspect que personne ne le connaissait, que personne ne savait d’o`u il venait.

— Allez, allez, disait un machiniste, ne t’occupe pas de ce que jaspine monsieur, tout ca c’est des histoires ! Ce qu’il y a de s^ur, c’est que ta fille allait faire de la taule et que, gr^ace `a Fant^omas, elle n’en a pas fait. Tu n’as `a savoir que ca.

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