Шрифт:
Embrasse de ma part tes petites soeurs. Je suis bien impatient de vous revoir toutes les trois, mes chers enfants. Que la Bont'e Divine veille sur vous…
Adieu, ma ch`ere Anna, matin et jour, quand tu pries le bon Dieu, pense aussi `a ta m`ere. Je t’embrasse, mon enfant.
T. Tutchef
Mes amiti'es `a ta bonne Catherine.
Благодарю тебя, моя милая девочка, за твое письмо, оно меня очень порадовало, несмотря на орфографические ошибки. Я бы очень желал быть рядом с тобою, чтобы поправлять их тебе. Надеюсь, что это осуществится нынешним летом. А пока пиши мне от времени до времени, рассказывай мне про свои уроки и про книги, какие ты читаешь… Писала ли ты тетушке Клотильде?* Люби ее крепко и старайся походить на нее. Люби также тетушку Ганштейн, она теперь заботится о вас, как заботилась о вашей матери, когда та была ребенком.
Обними за меня младших сестер. Мне очень не терпится увидеть всех вас троих, мои милые дети. Храни вас милосердие Божие…
Прощай, милая Анна. Во время утренней и вечерней молитвы поминай также и свою мать. Обнимаю тебя, дитя мое.
Ф. Тютчев
Сердечно кланяюсь твоей доброй Екатерине.
Нессельроде К. В., 6/18 октября 1839*
Munich. Ce 6/18 octobre 1839
Monsieur le Comte,
Des circonstances imp'erieuses m’obligent `a prier Votre Excellence de vouloir bien agr'eer ma d'emission de la place de 1er secr'etaire de la L'egation Imp'eriale `a Turin*.
Mon intention aussi bien que mon voeu e^ut 'et'e de rentrer imm'ediatement en Russie o`u j’aspire `a me fixer. — Mais l’int'er^et de mes enfants, que je suis venu retrouver ici et qu’il me serait 'egalement impossible de faire voyager dans cette saison ou de laisser de nouveau `a la merci d’une surveillance 'etrang`ere, me met dans le cas, Monsieur le Comte, de vous demander, comme une faveur, la permission de diff'erer ma rentr'ee en Russie jusqu’au printemps prochain.
Je suis avec respect, Monsieur le Comte, de Votre Excellence le tr`es humble et tr`es ob'eissant serviteur
T. Tutchef
Мюнхен. 6/18 октября 1839
Милостивый государь, граф Карл Васильевич,
Важные обстоятельства вынуждают меня просить ваше сиятельство благоволить принять мою отставку от должности 1-го секретаря императорской миссии в Турине*.
Я был намерен, что вполне отвечает моим желаниям, незамедлительно возвратиться в Россию, где надеюсь обосноваться. — Однако в интересах моих детей, к которым я сюда приехал и которых в равной мере не решаюсь ни взять с собой в путешествие в это время года, ни снова оставить здесь под чужим надзором, я принужден просить вас, милостивый государь, о великодушном разрешении отложить мое возвращение в Россию до будущей весны.
С совершенным почтением честь имею быть, милостивый государь, вашего сиятельства покорнейший слуга
Ф. Тютчев
Тютчевым И. Н. и Е. Л., 1/13 декабря 1839 *
Munich. Ce 1/13 d'ecembre 18<39>
C’est le 24 du mois d<ernier>, le jour m^eme de la f^ete de maman que j’ai recu votre lettre, chers papa et maman. J’avais bien pens'e `a vous, ce jour-l`a et la veille. Mais la lettre, je n’avais gu`eres l’esp'erer. Elle m’a fait grand plaisir. — Il me tarde bien de vous revoir. Et si Dieu nous pr^ete vie jusqu’au printemps prochain, nous nous reverrons, bien s^ur. C’est une chose d'ecid'ee, irr'evocablement d'ecid'ee. Ma femme vous 'ecrit sous ce pli * . Voil`a trois mois que par mes h'esitations, par mes d'elais, je l’emp^eche de vous 'ecrire. Ne m’en voulez pas et surtout n’attribuez pas `a de la paresse cette impossibilit'e d’'ecrire. Ce que c’est je n’en sais rien. Toutefois, ne soyez pas en peine de moi. Car j’ai, pour veiller sur moi, le d<'evoue>ment [13] de l’^etre, le meilleur que Dieu ait jamais fait. Ce que je vous dis, ce n’est pas une exag'eration. Ce n’est que justice.
13
Из-за ветхости письма здесь и далее текст в ломаных скобках восстанавливается по смыслу.
Je ne vous parle pas de son affection pour moi. Vous-m^eme trouveriez peut-^etre qu’il y a de l’exc`es. Mais ce dont je ne puis assez me louer et la remercier, c’est de la tendresse et de ses soucis pour les enfants. Pour eux, la perte qu’ils ont faite est presque r'epar'ee. Nous les avons pris chez nous, aussit^ot arriv'es `a Munich*, et quinze jours apr`es les enfants lui 'etaient attach'es comme s’ils n’avaient jamais eu d’autre m`ere. Moi aussi, je n’ai jamais vu de nature plus sympathique aux enfants que la sienne. Oui, c’est une bien noble et bien excellente nature et je la recommande vivement `a votre amiti'e. Pour les d'etails je vous renvoie `a sa lettre. Nous sommes venus ici `a la fin de septembre. Notre intention avait 'et'e d’aller passer cet hiver `a P'etersb<ourg>, mais l’'etat de Nesty s’'etant tout `a fait d'eclar'e vers cette 'epoque*, nous avons 'et'e oblig'es de renoncer `a ce projet. Mais, comme je vous l’ai dit, ce n’est qu’une partie remise jusqu’au printemps prochain.
A mon arriv'ee ici, j’ai 'ecrit <`a> C<om>te de Nesselrode pour me d'emettre de ma place de secr'etaire `a Turin et pour le prier de <m’>autoriser de passer cet hiver `a l’'etranger*. Il m’a r'epondu avec beaucoup d’obligeance, en m’accordant ma demande. Maintenant voici quelles sont mes intentions. Au mois de mai prochain nous irons `a P'etersb<ourg>, ainsi que j’en ai d'ej`a pris l’engagement vis-`a-vis du Minist`ere et `a moins qu’on ne mquelque poste <d'eci>d'ement avantageux, quelque avancement extraordinaire — ce qui est peu probable, `a moins, dis-je, d’une chance pareille, je suis bien r'esolu `a quitter la carri`ere diplomatique et m’'etablir d'efinitivement en Russie. C’est le voeu de Nesty pour le moins aussi que le mien. Je suis <las de> cette existence de l’homme sans patrie, et <il est temps> de songer `a se pr'eparer une retraite pour <l’^age> qui vient. Il est surtout temps de vous <voir> pour ne <plus> vous quitter. Que <Dieu nous donne encore> quelques ann'ees pour r'eparer le temps perdu.
Cette lettre, <je s>uppose, vous trouvera encore `a Minsk, aupr`es de Doroth'ee et de son mari*. Dites-leurs mille amiti'es de ma part. Je n’ai pas 'ecrit `a Doroth'ee depuis sa derni`ere lettre. Mais s’est qu’il y a des choses dont il m’est impossible de parler; des souvenirs qui saignent toujours et ne gu'eriront jamais.
Nicolas vous aura d'ej`a quitt'e `a pr'esent. S’il en est ainsi, veuillez, je vous prie, lui faire parvenir `a Varsovie la lettre que lui 'ecrit ma femme*. Quant `a moi, je compte lui 'ecrire directement. Mais est-il toujours `a Varsovie et quelle est son adresse?