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Том 4. Письма 1820-1849
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Тютчев Федор Иванович

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Тютчевым И. Н. и Е. Л., 2/14 июля 1840*

56. И. Н. и Е. Л. ТЮТЧЕВЫМ 2/14 июля 1840 г. Тегернзее

Tegernsee. Ce juillet 1840

J’ai recu, chers papa et maman, la lettre que vous m’avez 'ecrite aussit^ot apr`es votre arriv'ee `a Ovstoug. Elle m’a fait grand plaisir. J’avais bien besoin d’avoir de vos nouvelles, car le long silence joint `a l’incertitude o`u j’'etais sur l’endroit o`u vous vous trouviez ne laissait pas de m’inqui'eter. Merci encore une fois de votre lettre, ainsi que de l’envoi de la lettre de change y compris le cadeau de maman pour sa petite filleule qui se porte `a charme ainsi que ses soeurs. Toutes les quatre, `a part ce nombre, r'eussissent assez bien pour me faire 'eprouver d`es `a pr'esent m^eme beaucoup de satisfaction `a les avoir.

Je reconnais bien volontiers que je dois en grande partie ce r'esultat `a l’influence de ma femme qui a pris pour elle seule toute la partie des soins et du tracas pour ne me laisser que le plaisir de leur possession. Ce qui me rend particuli`erement heureux, c’est de voir que les enfants se sont attach'es `a elle, plus qu’ils ne l’ont jamais 'et'e `a personne.

Je voudrais bien que vous connaissiez ma femme. Vous l’aimeriez `a coup s^ur. On ne saurait imaginer une nature meilleure, plus affectueuse et plus vraie.

Nous sommes 'etablis ici depuis bient^ot six semaines, mais jusqu’`a pr'esent l’horrible temps qu’il n’a cess'e de faire nous a singuli`erement g^at'e l’agr'ement du s'ejour. Nous n’avons pas eu depuis notre arriv'ee deux jours de suite sans pluie et `a l’heure qu’il est nous sommes oblig'es `a faire du feu dans les chambres. Que cela ressemble peu `a l’Italie o`u je me trouvai l’ann'ee derni`ere `a pareille 'epoque — et cependant `a peine vingt heures de voyage nous s'eparent de cette bienheureuse Italie o`u l’on voit le soleil tous les jours de l’ann'ee.

A part le d'esagr'ement de la saison, on est fort bien ici en ce moment. Plusieurs familles de notre soci'et'e `a Munich sont 'etablies ici `a demeure et, gr^ace `a la proximit'e, les visiteurs de la ville ne nous manquent gu`eres. Ces jours-ci nous avons 'et'e dans les f^etes `a cause de Mad. de Kr"udener arriv'ee ici depuis un mois et dont nous avons c'el'ebr'e derni`erement la f^ete*. C’est le fr`ere du Roi, le Prince Charles* qui en a fait les frais. Il a beaucoup d’amiti'e pour Mad. de Kr"udener et comme d’ailleurs il est d’une galanterie extr^eme, il n’a pas manqu'e de venir tout expr`es de Munich et lui offrir le jour de sa f^ete un grand d^iner auquel il avait invit'e toutes les personnes de sa connaissance qui se trouvent `a T<egernsee>. Malheureusement celle `a qui la f^ete 'etait offerte fut la seule qui ne p^ut pas y prendre part `a cause d’une l'eg`ere indisposition qui l’a oblig'ee de garder sa chambre ce jour-l`a.

Vous connaissez l’attachement que je porte `a Mad. de Kr<"udener> et vous pouvez facilement vous repr'esenter le plaisir que j’ai eu `a la revoir. Apr`es la Russie c’est ma plus ancienne affection. Elle avait 14 ans quand je l’ai vue pour la premi`ere fois, et aujourd’hui, le 2/14 juillet, son fils a^in'e vient d’accomplir sa quatorzi`eme ann'ee. Elle est toujours bien belle, et notre amiti'e heureusement n’a pas plus chang'e que sa personne.

Entre autres personnes de ma connaissance* `a Tegernsee il y en a aussi de la v^otre. Ce sont le g<'en'era>l Мансуров et sa femme, n'ee Troubetskoy, arriv'es de Berlin*. Ils ont 'et'e ici l’'et'e dernier et ont pris ce pays en telle affection qu’ils n’ont pu r'esister `a l’envie de le revoir. Mais jusqu’`a pr'esent la saison a 'et'e si constamment d'etestable qu’il peut bien se faire que leur pr'edilection pour T<egernsee> ne survive pas `a cette seconde visite. Mad. Mansouroff m’a demand'e avec grand int'er^et de vos nouvelles, ainsi que de celles de Doroth'ee et m’a bien recommand'e de la rappeler `a votre souvenir. Elle a vieilli, mais elle est toujours aimable et excellente personne, comme par le pass'e.

J’ai 'et'e bien heureux de ce que vous me dites dans votre derni`ere lettre, chers papa et maman, au sujet de Doroth'ee et de son m'enage. Apr`es y avoir pass'e huit mois entiers vous ^etes `a m^eme d’en juger en parfaite connaissance de cause, et il m’a 'et'e bien doux d’apprendre par vous-m^emes que vous ^etes rassur'es sur son bonheur. Nicolas que je pr'esume toujours `a Varsovie, m’a donn'e enfin un signe de vie. Il m’annonce la r'esolution qu’il vient de prendre et que j’approuve fort de se retirer du service pour s’'etablir aupr`es de vous. Peu de nouvelles auraient pu me faire autant de plaisir que celle-l`a, car l’id'ee de vous savoir seuls `a votre ^age me tourmente et me pers'ecute souvent comme un remords, et sans la toute puissante tyrannie des circonstances il y a longtemps que cette id'ee m’aurait ramen'e aupr`es de vous.

Adieu. Que je sache au moins que vous vous portez bien.

Перевод

Тегернзее. Июль 1840

Я получил, любезнейшие папинька и маминька, письмо, которое вы написали мне тотчас по прибытии в Овстуг. Оно доставило мне большое удовольствие, мне очень не хватало известий от вас, ибо это долгое молчание, в связи с неуверенностью, в какой я находился относительно вашего местопребывания, не давало мне покоя. Еще раз благодарю за ваше письмо, также как за присылку векселя, включая и маминькин подарок ее маленькой крестнице, которая чувствует себя превосходно, равно как и ее сестры. Все четыре, невзирая на это число, уже сейчас довольно успешно добились того, что мне доставляет большое удовлетворение их иметь. Я весьма охотно признаю, что в значительной степени обязан этим результатом влиянию моей жены, которая взяла на себя одну все заботы и хлопоты о детях, предоставив мне лишь удовольствие обладать ими. Что особенно меня радует, это то, что дети привязались к ней более, нежели когда-либо были к кому-нибудь привязаны.

Я очень желал бы, чтобы вы познакомились с моей женой. Вы, конечно, полюбили бы ее. Трудно представить себе существо более достойное, более любящее и более искреннее.

Вот уже почти шесть недель, как мы здесь обосновались, но до сих пор не прекращавшаяся ужасная погода чрезвычайно портила нам приятность здешнего пребывания. Со времени нашего приезда не было двух дней сряду без дождя, и сейчас мы вынуждены топить печи. Как это мало похоже на Италию, где я находился в прошлом году об эту пору, — и однако едва лишь двадцать часов пути отделяет нас от благословенной Италии, где круглый год каждый день сияет солнце.

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