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Le magistrat cambrioleur (Служащий-грабитель)
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Аллен Марсель

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Sur le mur, se projet`erent encore des 'eclats lumineux, Fant^omas lut : Toussaint, chemin infirmerie.

Le bandit en savait assez ce jour-l`a pour comprendre ce que signifiait cette phrase synth'etique : dix heures du soir, Toussaint chemin infirmerie. Cela voulait dire, sans la moindre h'esitation : que le jour de la Toussaint, c’est-`a-dire dans une quinzaine de jours, `a dix heures du soir, sur le chemin de l’infirmerie, il se passerait quelque chose, qui lui faciliterait tout au moins ses projets d’'evasion. Quelque chose ? mais quoi ?

Fant^omas attendait anxieusement tout le jour, puis toute la nuit, la r'ecr'eation du lendemain, et les vingt-cinq minutes heureuses qu’il allait vivre dans son pr'eau.

H'elas, le lendemain, Fant^omas eut une d'esolante surprise qui le plongeait dans le d'esespoir. Aucune projection ne fut faite sur le mur.

Mais Fant^omas, soudain, comprit pourquoi.

Pour pouvoir projeter sur le mur de la prison des rayons de soleil, il faut que le soleil soit visible. Or, le temps 'etait couvert, des nuages obscurcissaient le ciel.

Ferait-il beau demain ?

Telle fut, pendant vingt-quatre heures, sa pr'eoccupation dominante.

Le lendemain il pleuvait.

Mais le troisi`eme jour, ses voeux furent exauc'es, le temps se remit au beau, le soleil brilla d’un 'eclat resplendissant dans le ciel, et deux jours de suite, Fant^omas, au moyen des signaux lumineux, recut encore ces indications : Cavale par corde lisse, serons l`a.

7 – CHERCHEZ LA FEMME

En chemise, pieds nus, claquant des dents au contact du parquet glac'e, Fandor entrouvrit la porte du petit appartement qu’il habitait depuis de longues ann'ees d'ej`a, rue Richer.

Fandor avait les cheveux 'ebouriff'es, les yeux gros de sommeil, on devinait qu’il venait de se lever, qu’il 'etait encore mal 'eveill'e, et peu dispos'e `a 'eterniser sa station dans le vestibule de son logis.

— C’est vous, madame Ang'elique ? demanda le journaliste. Oui. Cela va bien. Donnez-moi les lettres et les journaux. Merci. D'ecid'ement, vous ^etes la femme la plus exquise que je connaisse, et, si ca peut vous faire plaisir, je vous d'eclare que vous embellissez chaque jour, si bien que d’ici une trentaine d’ann'ees, vous pourrez remplacer la Joconde, au Louvre. L`a-dessus, adieu. `A tout `a l’heure. Je me recouche.

Un claquement sec, et la porte de Fandor se refermait sur les lamentations de la brave Ang'elique Oudry, concierge du journaliste, qui g'emissait scandalis'ee :

— Si c’est pas malheureux de tourner en d'erision une femme de mon ^age et de ma situation. Le Diable vous punira, monsieur Fandor.

Sans l’'ecouter, Fandor se h^ata de traverser l’'etroit corridor qui conduisait `a sa chambre, puis de se rejeter sur son lit. Avec une volupt'e satisfaite, il retrouvait la ti'edeur des draps et des couvertures, et, psalmodiant un air connu, il s’'ecriait :

— La chaleur, n’y a que ca.

Tout de m^eme, si paresseux qu’il f^ut, Fandor 'etait curieux plus encore.

Ce matin-l`a comme d’ordinaire, J'er^ome Fandor, apr`es avoir 'eprouv'e la satisfaction de se replonger dans le lit ti`ede, abandonn'e quelques minutes avant, au coup de sonnette de la concierge, se d'ecida `a se tirer d'efinitivement de la somnolence o`u il 'etait encore.

— Tu dors, Brutus, se d'eclarait `a lui-m^eme Fandor, et tu ne sais pas si Paris est dans les fers. L`eve-toi donc, animal. Il y a peut-^etre une r'evolution. Peut-^etre te recherche-t-on pour succession aux annonces notariales. Enfin, tu ne peux pas savoir ce que les journaux de ce matin vont t’apprendre d’extraordinaire ou d’inou"i. L`eve-toi, Fandor.

Fandor ne s’ob'eissait pas tout `a fait. `A coup s^ur il 'etait indulgent pour lui-m^eme. `A coup s^ur il cherchait une transaction entre ce qu’il consid'erait comme son devoir et ce qui 'etait incontestablement son d'esir.

Il ne se leva pas. Il s’assit dans son lit.

— Diable, cela va mieux, constata-t-il, achevant de s’'eveiller. Et maintenant, au travail.

Fandor, bien entendu, recevait une dizaine de journaux, qu’il lisait `a la facon sp'eciale employ'ee par tous les r'edacteurs de quotidiens. Il parcourait les titres, inspectait les manchettes. En une seconde, il eut donc d'epouill'e tout ce qui pouvait l’int'eresser dans les feuilles. Un journal demeurait intact sous sa bande.

— H'e, h'e, soliloquait Fandor, je n’ai plus que La Capitale`a « borgnoter ». Parbleu, j’imagine bien que je n’y trouverai rien de sensationnel, car, hier soir, la r'edaction 'etait fort calme, mais enfin je vais pouvoir me d'electer `a la lecture de ma propre prose, tout comme un orgueilleux m’as-tu lu. C’est qu’apr`es tout, j’imagine qu’il va faire un certain potin, mon article compl`etement idiot.

`A la premi`ere page, un titre flamboyait sur deux colonnes, un titre qui fit sourire le journaliste :

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