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Le Cadavre G?ant (Гигантский кадавр)
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Аллен Марсель

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Si quelqu’un avait devin'e la pens'ee du professeur Marcus, il ne se serait pas lass'e de l’interroger…

Assur'ement, pour penser de la sorte, le vieux savant devait en savoir long sur le g'eant apparu au Casque-de-N'eron, mais, peut-^etre, n’aurait-il pas voulu dire ce qu’il savait…

Quant `a M me Verdon, `a peine 'etait-elle rentr'ee dans sa maison, qu’elle courait `a sa chambre et ouvrait un tiroir.

Elle en sortait une photographie, celle d’un tout jeune homme, qu’elle consid'erait longuement en se pincant les l`evres.

Elle ne paraissait pas autrement 'emotionn'ee, mais plut^ot perplexe.

— C’est curieux, se demandait-elle, quelle ressemblance extraordinaire ! Ce pauvre malheureux a d'ej`a eu une mort bien 'etrange, on dirait que le sort s’acharne `a faire du myst`ere et de l’invraisemblable autour de lui. Mon Dieu, mon Dieu ! Qu’est-ce que cela signifie ?

M me Verdon se promenait d’un pas nerveux dans sa chambre, les bras crois'es, la poitrine haletante.

Tout son corps de vieille tressaillait ; elle 'etait r'eellement troubl'ee, elle articula lentement :

— Il va falloir que je sache si d’autres gens ont comme moi, comme le petit Louis F'erot, apercu cette extraordinaire vision. Il faut surtout que j’en parle `a Gauvin, le notaire, car Gauvin, lorsqu’il est revenu de Paris, m’a dit qu’il avait vu, bien vu et m^eme reconnu le cadavre !…

Chapitre XVIII

Le cadavre g'ean

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Quarante-huit heures s’'etaient 'ecoul'ees.

Par un brouillard intense comme il en r`egne parfois dans les r'egions montagneuses au d'ebut du printemps, un homme descendit du train venant de Paris, `a la gare de Grenoble, o`u il arrivait vers sept heures du matin.

D`es que ce voyageur, qui avait grelott'e pendant quinze heures dans son wagon et subi un ennuyeux changement de train `a Lyon vers quatre heures, fut sur le quai de la gare, il se mit `a faire les cent pas pour se r'echauffer les pieds, tandis qu’il relevait le col de son pardessus.

Puis, s’'etant enquis aupr`es d’un employ'e d’un renseignement qui sans doute lui tenait `a coeur, il parut fort d'esappoint'e d’avoir une r'eponse n'egative.

Cet homme avait demand'e :

— `A quelle heure le train pour Dom`ene part-il d’ici ?

Ce `a quoi le facteur de la gare lui avait r'etorqu'e :

— Le train de Dom`ene, monsieur, ne part point d’ici pour cette bonne raison que cette localit'e n’est point desservie par le chemin de fer du P.-L.-M. mais bien par la Soci'et'e des chemins de fer sur route Dauphinoise. Sortez de la gare, suivez l’avenue pendant trois cents m`etres ; vous arriverez `a la place Grenette et l`a, on vous indiquera l’horaire du train qui doit vous conduire `a destination.

— Merci, fit l’homme, qui, froncant les sourcils, toussant, crachant, enfonca son chapeau sur ses yeux d’un coup de poing, et partit `a pied dans la direction qu’on lui avait indiqu'ee.

— Dr^ole de citoyen ! pensait l’employ'e, qui le consid'erant avec un air m'eprisant, ajoutait `a mi-voix :

— Encore un mange-b'en'efice qui vient de voyager aux frais de la Compagnie !…

Ce personnage, en effet, qui 'etait descendu d’un wagon de premi`ere classe, avait remis `a la sortie de la gare un coupon de circulation gratuite.

Sans se douter cependant que sa personne n’inspirait point l’estime et le respect `a l’employ'e de la gare, le voyageur arriv'e de Paris s’acheminait `a pas press'es dans la direction de la place Grenette.

Il y trouva les renseignements voulus et apprit, non sans regret, qu’il allait lui falloir attendre une heure et demie avant d’avoir un train susceptible de le conduire `a Dom`ene.

— `A quelle distance en sommes-nous ? demanda-t-il.

Le chef de la station des chemins de fer sur route le renseignait :

— Quinze kilom`etres, monsieur.

— Et votre tortillard, poursuivit le voyageur, met combien de temps pour effectuer ce trajet ?

— Une petite heure et quart.

L’homme calcula :

— Une heure et demie d’attente… un heure et demie de trajet… j’ai tout avantage `a m’y rendre `a pied !

Et d`es lors, ayant arr^et'e cette d'ecision, avant de se mettre en route, il entrait dans un petit restaurant et se faisait servir un solide d'ejeuner froid afin de se lester l’estomac.

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