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Le Cadavre G?ant (Гигантский кадавр)
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Аллен Марсель

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— Non, non, se disait-il. Fant^omas n’a pas de ces proc'ed'es enfantins, il n’'ecrirait pas `a l’une de ses victimes pour lui annoncer aimablement qu’il a l’intention de s’attaquer `a elle… `A coup s^ur, cet excellent homme est tout simplement le jouet d’une plaisanterie de mauvais go^ut, cette lettre est le fait d’une blague de commis voyageur, il n’y a pas plus de Fant^omas l`a-dedans qu’il n’y a d’intervention myst'erieuse dans un tour de prestidigitation !

Partant de ce principe, Job Tylor, fort tranquillement, continuait `a rassurer le courtier en parfumerie.

— C’est entendu, continuait-il, comme M. Jussieu persistait `a lui fournir des d'etails qui ne l’int'eressaient gu`ere, en homme qui se f'elicite d’avoir enfin trouv'e un auditeur complaisant. C’est entendu, cher monsieur. Vous avez quarante mille francs `a sauvegarder, je vous garantis qu’on vous les sauvegardera, et je vous donne ma parole que vous les rapporterez `a Paris !

Et pour donner plus de poids `a ses paroles, Job Tylor ajoutait :

— D’ailleurs, `a partir de maintenant, je ne vous quitterai pas d’un instant, je vous suivrai en marchant sur vos talons. Je serai arm'e, et par cons'equent, vous le voyez, vous n’avez rien `a craindre.

L’assurance de Job Tylor calmait naturellement les appr'ehensions du courtier en parfumerie qui, petit `a petit, semblait se laisser gagner par le flegme tranquille du d'etective.

— Vous m’enlevez un poids de dessus la poitrine, d'eclarait-il avec une certaine rondeur. On a beau ne pas ^etre un poltron, cela vous fait tout de m^eme un certain effet, voyez-vous, de penser que Fant^omas veut lutter contre vous. Ma parole, cher monsieur, je n’'etais pas rassur'e.

— C’est tout naturel, affirmait Job Tylor.

Le courtier en parfumerie reprit :

— Et m^eme, je pense `a quelque chose : parbleu, si Fant^omas nous attaque, `a nous deux, nous l’arr^eterons, hein ? Une sensationnelle aventure, en v'erit'e !

Job Tylor hochait la t^ete avec 'emotion :

— Fichtre, oui !

Puis le d'etective proposait :

— Mais vous avez sans doute des affaires `a traiter, monsieur Jussieu ? D'esormais, il n’y a plus aucun motif pour que vous ne vaquiez pas `a vos occupations. Voulez-vous que je vous accompagne d`es ce matin ?

— Vous ^etes libre ?

— Assur'ement.

M. Jussieu se leva.

— En ce cas, je ne dis pas non, acceptait-il. Allons d’abord d'ejeuner, j’irai voir ensuite deux clients, et nous prendrons ce soir le rapide de Paris.

— C’est parfait, d'ecida encore Job Tylor.

Le d'etective venait de mettre un peu d’ordre sur sa table de travail qui d’ailleurs en avait grand besoin, et s’excusait aupr`es de son client :

— Voulez-vous m’attendre un instant, monsieur Jussieu ? Dame, je ne pensais pas partir en voyage… je vais jeter deux chemises et trois faux-cols dans un sac, prendre quelques objets de toilette, laisser un mot pour pr'evenir mon secr'etaire, et je suis `a vous.

— Faites donc, approuva M. Jussieu.

Job Tylor quitta la pi`ece, fort enchant'e, en v'erit'e, de la marche des 'ev'enements. Certes, il avait eu une rude 'emotion lorsque M. Jussieu, en arrivant, lui avait annonc'e qu’il venait le trouver `a propos de Fant^omas. Il avait alors invent'e toute une sensationnelle intrigue, escompt'e un succ`es magnifique, entrevu la gloire et la c'el'ebrit'e. Certes, il lui 'etait un peu p'enible de renoncer `a cette superbe perspective, mais somme toute, il s’en consolait en pensant que n'eanmoins l’affaire 'etait int'eressante, car l’enqu^ete `a laquelle il allait se livrer lui vaudrait certainement d’importants honoraires.

— Faisons de l’argent, se disait Job Tylor, `a l’instant o`u il quittait M. Jussieu, pour passer dans sa chambre `a coucher, faisons de l’argent… et ne nous occupons pas du reste !

Or, Job Tylor n’avait pas quitt'e M. Jussieu depuis plus de deux minutes, lorsqu’il devait brusquement changer d’avis.

Le d'etective 'etait en effet `a peine parvenu au milieu de sa chambre, c’est-`a-dire qu’il s’'etait tout juste 'eloign'e de quelques pas de son cabinet de travail o`u l’attendait M. Jussieu, qu’un cri terrible, cri de peur et d’angoisse, cri de d'etresse et cri d’agonie, retentissait dans ce cabinet de travail.

Job Tylor, un instant, s’arr^eta stup'efait. Au cri avait succ'ed'e un grand silence, puis un bruit pesant, puis un fracas retentissant.

Tout cela se passait tr`es vite ; Job Tylor, haletant, d'eclara :

— Mon Dieu, on s’assassine… la victime tombe… la fen^etre est bris'ee !…

Et il n’en dit pas plus, parce que, rebroussant chemin, il se pr'ecipita dans son cabinet de travail.

Or, le spectacle qu’apercut le d'etective 'etait bien fait pour lui occasionner la plus extraordinaire des stupeurs :

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