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Le Cadavre G?ant (Гигантский кадавр)
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Аллен Марсель

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La pi`ece 'etait dans le plus grand d'esordre ; des chaises 'etaient bouscul'ees dans un coin ; sous le bureau, renvers'e, geignant faiblement, M. Jussieu paraissait `a moiti'e mort. Des papiers voltigeaient enfin, 'echapp'es de la serviette aux billets de banque, qui gisait, 'eventr'ee d’un coup de poignard, enti`erement vide… La fen^etre bris'ee offrait des traces d’effraction et `a sa poign'ee pendait, accroch'e l`a, d'echir'e, un grand lambeau d’'etoffe noire…

— Nom de Dieu ! jura le d'etective… Est-ce que, par hasard…

Et il se jetait `a genoux, se penchait sur M. Jussieu :

— Allons, vous m’entendez ? Qu’est-ce qui…

M. Jussieu ne geignait plus… Il 'etait maintenant immobile. Job Tylor s’affola.

— Mais, fichtre de nom d’un chien, il est mort !

En toute h^ate, le d'etective allait qu'erir un pot `a eau, dont il vidait le contenu sur la t^ete de son malheureux client.

Le froid, la douche glaciale, tira le courtier en parfumerie d’un profond 'evanouissement.

— Vous ^etes bless'e, r^ala Job Tylor.

M. Jussieu 'etait p^ale comme un mort. Il se remettait p'eniblement sur son s'eant, il avait le geste 'egar'e d’un homme qui se r'eveille d’un effroyable cauchemar.

Job Tylor r'ep'eta :

— Pour Dieu, r'epondez-moi, faites un effort… que s’est-il pass'e ? ^Etes-vous bless'e ?

M. Jussieu, cette fois, parut comprendre, mais il 'etait hors d’'etat de parler distinctement. D’une voix blanche, indistincte, il b'egayait seulement ces mots qui avaient, h'elas, un sens bien compr'ehensible :

— Je… je… je… vol'e… Fant^omas… par la fen^etre…

Job Tylor hurla une impr'ecation, se pr'ecipita `a la fen^etre. Son appartement 'etait au rez-de-chauss'ee, la rue o`u il habitait 'etait droite `a l’infini, il la fouillait du regard, il ne vit rien…

— Personne, nom de Dieu ! sacra le d'etective.

En deux pas il traversa le cabinet de travail, bondit dans l’escalier.

Il 'etait enti`erement vide. Alors, s’arrachant les cheveux, Job Tylor revint dans le cabinet de travail o`u le courtier en parfumerie, pour la seconde fois, venait de glisser sur le sol, pris d’une syncope…

Chapitre VI

Le paralytique

C’'etait 'evidemment une tr`es vieille dame et en m^eme temps, incontestablement, une brave femme, un peu bavarde et exub'erante, mais sympathique cependant. Devant sa petite maisonnette, `a Haarlem, elle avait h'el'e d’un geste bref une des voitures publiques qui se tenaient `a la disposition des clients, et maintenant elle assourdissait le cocher de recommandations extraordinaires, faisant de grands gestes, multipliant les signes de t^ete, ce qui semblait mettre en grand p'eril le volumineux panache de plumes qui ornait sa capote aux brides de velours.

— N’est-ce pas mon brave ? recommandait-elle : vous irez tr`es vite, car je ne voudrais pas manquer le train, mais vous 'eviterez de passer sur les pav'es car la moindre secousse cause au pauvre enfant une intol'erable douleur… Ah, j’oubliais… `a la gare, il faudra aussi m’aider `a le faire descendre.

Le cocher, un Hollandais de pure race, qui fumait une 'enorme pipe de porcelaine, 'ecoutait flegmatiquement tous ces avis, et t^achait d’en d'em^eler le sens exact.

— C’est bon, faisait-il. On fera ce qu’on pourra pour vous ^etre utile. Quel ^age a votre fils ?

— Vingt-six ans, r'epliquait la vieille femme. Ah ! Dieu m’aide !… je vous assure, cocher, que c’est un bien grand malheur pour une pauvre femme comme moi, qui n’a plus de mari, et qui se trouve seule dans la vie, d’avoir `a soigner un infirme si gravement atteint… D’ailleurs, vous allez voir. Descendez de votre si`ege, mon bon, vous m’aiderez `a porter son fauteuil. On se doit assistance, n’est-ce pas ?

— S^urement, accepta le cocher.

Il venait d’accrocher son fouet, il rejetait ses guides, d'eroulait sa couverture, et finissait par sauter sur le sol, pesamment, avec des gestes engourdis.

— Venez, r'ep'etait la vieille dame, venez…

Le cocher, suivant sa cliente, p'en'etra dans une salle obscure qui se trouvait au rez-de-chauss'ee de la maisonnette. Les volets 'etaient clos, la pi`ece 'etait en ordre, le cocher salua en entrant :

— Pardon, excuse…

Et il tournait son chapeau dans ses doigts, consid'erant le fond de la pi`ece.

L`a, se trouvait, en effet, l’un de ces fauteuils de malade que l’on porte au moyen de brancards. Sur ce fauteuil 'etait assis un homme de vingt-cinq ans environ, au visage extraordinairement p^ale, `a l’air souffreteux et malade, qui, immobile, la t^ete pench'ee sur la poitrine, semblait ne pas avoir entendu l’arriv'ee de la vieille dame et du cocher.

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