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Le Cadavre G?ant (Гигантский кадавр)
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Аллен Марсель

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— J’en viendrai `a bout, mordieu !… j’en viendrai `a bout !

Or, comme Fandor se pressait davantage, comme il 'etait `a moins de cinquante m`etres du remblai, le jeune homme, bl^eme de rage, s’arr^etait soudain :

— Trop tard, Bouzille. Trop tard !

Au lointain, en effet, on entendait le vacarme caus'e par le passage pesant d’un convoi sur un pont de fer.

— Trop tard !… r'ep'etait Fandor.

Il imaginait l’express d'evalant `a toute allure, lui passant sous les yeux, sans qu’il puisse rien tenter pour arr^eter sa course.

Fandor, d'esesp'er'e, avait presque les larmes aux yeux. La voix claironnante de Bouzille soudain s’'eleva :

— Ma foi, disait tranquillement l’ancien chemineau, s^urement vous perdez la t^ete ! Il n’est pas trop tard du tout. Regardez donc, m’sieur Fandor : c’est pas l’rapide, c’est un train de marchandises qui s’avance. Ah ! celui-l`a, s^ur, vous pourriez l’arr^eter ! C’est pas comme l’autre… L’autre, y para^it qu’il suit `a huit minutes par derri`ere, et qu’`a c’t’endroit-ci, sauf’vot’respect, il fout le camp comme un z`ebre qu’aurait la queue allum'ee !

Fandor, reconnaissant un train de marchandises, avait soupir'e de soulagement.

— Allons vite, disait-il, en avant !

Et une lueur d’espoir semblait mettre une flamme de volont'e dans ses yeux.

Chapitre X

Sous les roues d’un rapide !

Quelques instants plus tard, Fandor et Bouzille atteignaient enfin le remblai o`u passait la voie du chemin de fer, et sur lequel, dans le vacarme d’une course assourdissante, devait arriver bient^ot l’express de Bruxelles que, tr`es probablement, Fant^omas, pour fuir, avait d^u prendre. La voie, `a cet endroit, 'etait sur'elev'ee, elle d'ecrivait une courbe assez rapide ; Fandor le remarqua en faisant la grimace.

— Fichtre, songeait le jeune homme, cela ne va pas ^etre commode du tout de faire des signaux, le m'ecanicien ne les apercevrait pas, ou du moins les apercevrait trop tard !

Mais ce n’'etait pas le moment de r'efl'echir ; c’'etait moins encore la minute de se d'esesp'erer, il fallait agir et agir vite, si on ne voulait pas renoncer compl`etement `a l’espoir d’un succ`es.

Et, aid'e de Bouzille, et quoique son pied lui f^it atrocement mal, J'er^ome Fandor r'eussissait tout d’abord `a escalader le talus du remblai et cela non sans peine, car il 'etait encombr'e de ronces, de broussailles, ce qui g^enait terriblement le jeune homme d'ej`a fort emp^ech'e par sa foulure d’avancer lestement.

Fandor qui, en d’autres temps, e^ut mis quelques secondes `a gravir ce talus, perdait donc `a le franchir, plusieurs minutes. De plus, pour un instant, la douleur le terrassait, au point que, r'eellement 'epuis'e, la sueur au front, il haletait en arrivant `a la voie ferr'ee, sentait ses jambes se d'erober sous lui, et devait, tout comme une masse, se laisser choir sur le sol.

Une telle d'efaillance pourtant n’'etait pas et ne pouvait pas ^etre longue avec un homme d’une trempe analogue `a celle de J'er^ome Fandor.

Le journaliste, `a plusieurs reprises, se passait la main sur le front, respirait profond'ement, et se trouvait mieux.

— Bouzille ! appela-t-il.

L’ancien chemineau, qui, les bras ballants, fl^anait `a quelque distance, retourna rapidement sur ses pas.

— Eh bien, interrogeait-il, qu’est-ce qu’on fait ?…

Fandor, `a genoux, car il 'eprouvait de plus en plus une horrible souffrance qu’il tentait de se mettre debout, 'etendit le bras vers l’horizon.

— Bouzille, qu’est-ce qu’il y a l`a-bas ? Vois-tu ?

Consciencieusement, Bouzille mettait ses mains en abat-jour devant ses yeux, il examinait ce que Fandor lui montrait, puis il claquait de la langue :

— Dame, s^urement, je vois ! approuvait Bouzille. Il n’y a m^eme pas moyen de s’y tromper… c’est aussi visible qu’une puce sur un visage ou que la tour Eiffel sur le Champ de Mars… M’sieur Fandor, c’que vous me montrez, c’est un signal, c’est un disque…

Tel 'etait bien 'egalement l’avis de Fandor. La courbe de la voie ferr'ee 'etait si accentu'ee que les deux hommes ne pouvaient nettement distinguer le disque dont ils s’entretenaient. Toutefois, ils le devinaient assez facilement, 'emergeant des branchages, tachant de rouge l’or jaune des feuilles pr^etes `a tomber sous le vent d’automne.

— Un disque ! r'ep'eta Fandor. Eh bien, avec un disque, sapristi, on fait arr^eter tous les trains du monde…

Un instant, le journaliste se taisait, il r'efl'echissait profond'ement, et la r'eflexion, sans doute, le conduisait `a prendre une d'ecision irr'evocable :

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