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Le Cadavre G?ant (Гигантский кадавр)
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Аллен Марсель

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Or, `a cette minute, le visage de l’aiguilleur b^aillonn'e prenait une expression tr`es diff'erente. L’homme avait les traits congestionn'es, les yeux hagards…

Bouzille crut qu’il 'etouffait…

— Attends, proposa-t-il. Ne t’'emotionne pas comme ca, vieux fr`ere. J’vas te donner de l’air…

Bouzille d'eliait le b^aillon.

Or, il avait `a peine d'efait le bandeau que la voix rauque de l’aiguilleur raisonnait.

L’employ'e de chemin de fer haletait :

— Une catastrophe ! Mal'ediction ! Mais le disque 'etait ferm'e, nom de Dieu ! Tu viens de l’ouvrir, s^urement qu’elle va arriver, la catastrophe ! Et un suppl'ementaire de marchandises qui est devant le rapide ! Ah… c’est horrible ! C’est le tamponnement certain !…

Alors, Bouzille, affol'e, se prit `a s’enfuir, levant les bras au ciel, filant droit devant lui dans la campagne, ne sachant m^eme pas o`u il allait…

Que s’'etait-il pass'e, cependant, et comment Bouzille changeant la position du disque, l’avait-il ouvert au lieu de le fermer, puisque Fandor l’avait vu ouvert ?

Le journaliste, en r'ealit'e, avait 'et'e victime d’une erreur bien compr'ehensible, et que Bouzille, s’il avait 'et'e moins 'etourdi, e^ut pu certainement expliquer lui-m^eme.

Fandor, engag'e dans la courbe, et apercevant le disque par-dessus les branchages des arbres, l’avait, en r'ealit'e, vu de profil. Il avait donc cru tout naturellement que le signal donnait la voie libre. Fandor ne s’'etait pas rendu compte qu’en r'ealit'e le signal 'etait ferm'e, qu’il barrait la voie, mais qu’on ne pouvait s’en apercevoir qu’`a condition d’^etre sur la partie de la voie qui, redevenue droite, 'etait en quelque sorte parall`ele `a la portion de la ligne qu’apercevait Fandor.

Quel 'etait donc le r'esultat de la manoeuvre ordonn'ee par Fandor et r'eussie par Bouzille ?

Le train rapide qui emportait Fant^omas, au lieu de stopper devant le signal, l’avait franchi `a toute allure, il allait rejoindre et tamponner le train de marchandises, il allait surtout 'ecraser Fandor.

Que devenait, en effet, le journaliste 'etendu sur la voie, s’apercevant que le train ne ralentissait pas, et se sentant immobilis'e, incapable de s’enfuir ?

Fandor, `a cet instant horrible, fermait instinctivement les yeux. La mort lui apparaissait si certaine, le fr^olait de si pr`es, semblait `a ce point in'evitable, qu’il jugeait inutile de tenter de lui 'echapper.

Que faire, d’ailleurs ?

Deux secondes encore et c’en 'etait fini ; la pens'ee rapide de Fandor se reporta sur Juve qu’il ne verrait plus, sur H'el`ene… sur sa femme, qu’il ne presserait plus jamais dans ses bras…

Et c’'etait soudain une chose effroyable ! Dans un fracas de tonnerre, dans un bruit 'epouvantable, la locomotive foncait sur le jeune homme… J'er^ome Fandor vit l’'enorme masse le fr^oler `a le toucher… Il eut l’impression de l’'ecrasement in'evitable, du broiement mortel.

Des rougeoiements, en m^eme temps, incendiaient ses prunelles. Une br^ulure vive le tenaillait `a la jambe, la vapeur l’'etouffait, le bruit augmentait encore…

Fandor percut toutes ces sensations `a la fois, avec une rapidit'e telle que son esprit ne pouvait m^eme pas les noter. Toutefois, `a l’instant m^eme, il se disait :

— Mais, je ne suis donc pas mort ?

Et il connaissait l’'etonnement affolant de n’'eprouver, `a part quelques br^ulures, aucune douleur, aucune souffrance…

— Je deviens fou, pensa Fandor.

Le vacarme 'etait toujours sur sa t^ete, il ouvrit les yeux…

Et soudain, J'er^ome Fandor comprit ce qui venait de se passer ; il devina `a quel miracle il devait r'eellement la vie :

`A l’instant o`u la locomotive allait l’atteindre, Fandor, en une convulsion supr^eme de tout son ^etre, s’'etait roidi.

Instinctivement, il s’'etait allong'e autant qu’il l’avait pu ; il s’'etait aplati, coll'e au sol, s’'etendant entre les deux rails. Les roues de la locomotive ne l’avaient point heurt'e. Sans ^etre fr^ol'e, il avait pass'e sous l’'enorme machine, br^ul'e seulement par les 'etincelles et les escarbilles 'echapp'ees du foyer, br^ul'e encore par la vapeur fusant des pistons, mais sauf n'eanmoins…

J'er^ome Fandor comprit tout cela. Il le comprit en voyant que le train, long comme tous les trains rapides, continuait `a passer au-dessus de sa t^ete. Les wagons d'efilaient les uns `a la suite des autres, au-dessus de lui, sans le blesser…

— D'ecid'ement, j’ai de la chance, pensa J'er^ome Fandor qui, d'ej`a, retrouvait son sang-froid.

Que survenait-il cependant ?

J'er^ome Fandor, `a ce moment d’angoisse, 'etait assez ma^itre de lui pour noter le ralentissement soudain du convoi. Des freins criaient ; des wagons s’entrechoquaient ; `a coup s^ur, le train stoppait.

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