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Le Cadavre G?ant (Гигантский кадавр)
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Аллен Марсель

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— De plus en plus fort, gouailla le journaliste. Comment diable tout cela va-t-il finir ? Tout me r'eussit trop bien en ce moment !

Et en m^eme temps qu’il se f'elicitait de sa chance, J'er^ome Fandor se h^atait d’en profiter. Il commencait par se d'eshabiller, retirait son gilet, son veston, son pantalon, pliait le tout fort proprement, 'epinglant par surcro^it sur ses habits un billet de cinquante francs qui certainement valait dix fois le co^ut de la salopette qu’il s’appr^etait `a voler.

Car J'er^ome volait la salopette…

— Jamais je ne trouverai, pensait-il, un d'eguisement meilleur. D’autant plus qu’une fois en bleu, personne `a Bruxelles ne pourra s’'etonner si l’on me voyait sortir de dessous cette b^ache. Je n’aurais qu’`a dire que je suis le m'ecanicien de la maison, et avec quelques boniments autour de cette d'eclaration, j’'eviterai qui je voudrais…

J'er^ome Fandor 'etait `a peine habill'e de la salopette que le train visiblement ralentissait.

— Tiens, se demanda le jeune homme, comment se fait-il ? Serions-nous d'ej`a `a Bruxelles ?

Il ne se trompait pas. Sous sa b^ache, il n’avait gu`ere eu le loisir de s’orienter, et c’est pourquoi il s’avouait surpris.

Quelques instants plus tard, en effet, le train stoppait en gare de Bruxelles, et la chance servait encore J'er^ome, car son wagon attel'e en queue demeurait hors du hall dans un coin d’ombre, en un endroit o`u il lui 'etait 'evidemment facile de s’enfuir inapercu.

J'er^ome Fandor se glissa hors de la b^ache, se laissa tomber sur le quai ; il souffrait encore terriblement de sa foulure, mais le repos lui avait fait du bien.

Avec satisfaction, le journaliste le constata. Puis, sa physionomie se rembrunit, ses sourcils se fronc`erent :

— `A nous deux, Fant^omas, `a nous deux ! murmurait-il, les enjeux sont faits, la partie commence… `a qui la banque ?

J'er^ome Fandor, un quart d’heure plus tard, s’applaudissait de son stratag`eme et du d'eguisement qu’il avait ainsi adopt'e, sans pourtant avoir eu le temps de beaucoup r'efl'echir.

Il circulait, en effet, dans la gare de Bruxelles, sans que personne par^ut faire attention `a lui, et il profitait de cet incognito parfait pour se livrer aux besognes qu’il jugeait indispensables s’il voulait mener `a bien, ainsi qu’il en avait l’intention, sa poursuite contre Fant^omas.

Fandor commencait `a longer le convoi qui venait de l’amener incognito. Il s’assurait qu’il y avait un grand quart d’heure d’arr^et, puis, tranquille sur ce point, traversait les voies, allait s’embusquer `a la sortie de la gare, se dissimulant derri`ere un amoncellement de bagages, et guettant ceux qui quittaient les quais, afin d’^etre bien certain que Fant^omas n’'etait pas parmi eux.

Fandor se rassurait vite ; le bandit, tr`es certainement, n’avait point quitt'e le train, et cela ne surprenait pas le journaliste, car il estimait que, logiquement, Fant^omas devait avoir l’intention de se diriger sur Paris, o`u, sans le moindre doute, des affaires urgentes l’appelaient, qui devaient se rattacher `a la myst'erieuse disparition de Vladimir.

Tranquillis'e sur les intentions de Fant^omas, Fandor d'ecidait d’aviser au plus vite, `a parachever, par un succ`es d'efinitif, l’enqu^ete qu’il menait depuis plusieurs jours.

— Maintenant, se disait Fandor, la lutte se pr'ecise ; je sais o`u est Fant^omas, lui ne sait pas o`u je suis, d'ecid'ement, j’ai tous les atouts dans mon jeu…

Fandor savait-il cependant bien exactement o`u 'etait Fant^omas ?

`A l’instant m^eme o`u il formulait sa pens'ee, Fandor devait s’avouer qu’il exag'erait quelque peu. Il soupconnait bien, `a vrai dire, que Fant^omas se trouvait dans le train, mais il ignorait quelle place exacte il y occupait, et il e^ut 'et'e bien emp^ech'e de pr'eciser ce que le bandit faisait `a l’heure actuelle.

Fandor se rendit si bien compte de la difficult'e qu’avant toute autre chose il d'ecidait de rechercher Fant^omas.

— Quand je l’aurai vu, je verrai comment l’attaquer…

C’'etait logique, raisonnable, Fandor commenca imm'ediatement ses recherches…

Or, `a l’instant o`u le journaliste se rapprochait des quais et revenait vers le rapide dont les voyageurs 'etaient descendus pour se pr'ecipiter au buffet, ou encore s’approvisionner, suivant les besoins de livres, de journaux, d’oreillers ou de couvertures, il sursautait, stup'efait, en reconnaissant `a moins de dix m`etres de lui, une vilaine pipe, un v'eritable br^ule-gueule aux l`evres, habill'e de v^etements en haillons, fait comme un apache, en un mot Fant^omas lui-m^eme, le terrible Ma^itre de l’'epouvante…

— Ca par exemple, se dit Fandor, qui d’'emotion 'etait devenu bl^eme, c’est plus fort que de jouer au bouchon avec des pains `a cacheter par un jour de grand vent… Comment diable Fant^omas est-il ainsi v^etu ? Comment se fait-il qu’il s’est grim'e en voyou ?…

Force 'etait bien `a Fandor de laisser sans r'eponse l’interrogation qu’il se posait `a lui-m^eme, interrogation qui 'etait d’ailleurs suivie de beaucoup d’autres.

La tenue de Fant^omas, en effet, n’'etonnait pas seulement Fandor par son laisser-aller. Ce qui le surprenait encore au plus haut point, c’'etait de voir Fant^omas ainsi, tranquille, se promenant devant le rapide, o`u il n’y avait, croyait le jeune homme, que des wagons de premi`ere ou de seconde.

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