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Le Cadavre G?ant (Гигантский кадавр)
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Аллен Марсель

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Un autre, cependant, protestait :

— Moi, j’ai pas vu sa t^ete, mais j’ai vu ses pieds. M^eme qu’il n’avait qu’un soulier !…

Cette d'eclaration d'eterminait des 'eclats de rire dans toute la classe.

C’'etait vraiment comique, cette id'ee d’un g'eant apercu dans la montagne et qui n’avait qu’un soulier !…

Le ma^itre fronca les sourcils, ordonna le silence.

Puis il questionna en fixant dans les yeux le petit Louis F'erot et Michel. L’heure de la fin de la classe avait d'ej`a sonn'e, mais aucun des enfants ne songeait `a quitter la salle, car d'esormais on s’y amusait.

Il se passait quelque chose d’extraordinaire et chacun voulait savoir comment l’aventure se terminerait.

Il semblait que deux camps s’'etaient form'es et que, si certains des enfants n’avaient absolument rien vu d’anormal par la fen^etre donnant sur le Casque-de-N'eron, d’autres avaient 'et'e frapp'es par une vision inattendue et certainement avaient apercu quelque chose qu’on ne voyait point d’ordinaire.

Bien entendu, depuis de longues minutes d'ej`a, l’instituteur, dont la curiosit'e 'etait malgr'e lui surexcit'ee, regardait par la fen^etre et scrutait de son regard le sommet du Casque-de-N'eron.

Mais c’'etait en vain qu’il observait les neiges et les glaces, elles ne r'ev'elaient rien d’anormal, et plus il y r'efl'echissait, plus l’instituteur acqu'erait la conviction que les enfants s’'etaient moqu'es de lui en inventant l’histoire du g'eant.

— De la part de Michel, cela ne m’'etonne pas ! pensait-il, mais que Louis F'erot se soit pr^et'e `a mentir 'egalement, voil`a qui me surprend !

L’instituteur se rapprocha de Louis F'erot.

— Dis-moi bien l`a v'erit'e, fit-il. Qu’est-ce que tu as vu dans la montagne ?

L’enfant h'esita une seconde, puis, affermissant sa voix, il d'eclara :

— J’ai vu un g'eant.

— Que faisait-il, ce g'eant ?

— Il 'etait couch'e.

— O`u cela ?

— Sur la neige. Il ne bougeait pas, il semblait dormir…

Le ma^itre, 'etonn'e de plus en plus, prit l’enfant par la main et l’approcha de la fen^etre :

— Regarde encore s’il y est !

Apr`es quelques instants, Louis F'erot secoua la t^ete :

— Il est parti, je ne le vois plus.

— Allons ! s’emporta l’instituteur, avoue donc que tu n’as rien vu et que c’est pour dissiper la classe que tu as racont'e cette histoire-l`a, d’accord avec Michel !

Michel, qui s’'etait hiss'e `a nouveau sur l’appui de la fen^etre, sauta au milieu de la salle, bouscula deux chaises, renversa un pupitre, puis vint se placer effront'ement sous le nez du ma^itre. Il leva la main en un geste de protestation.

— Moi, je vous jure, m’sieu, que c’est pas des menteries. On a vu tous les deux le g'eant, couch'e dans la neige, au haut de la montagne, m^eme qu’il avait les yeux ouverts et qu’il ouvrait une grande bouche de laquelle sortaient des b^etes f'eroces…

Mais cette description, loin de provoquer l’'epouvante, d'eterminait les rires de tous les auditeurs.

Et cette fois, le professeur se d'ecida `a se f^acher.

— Quels sont ceux, demanda-t-il s'ev`erement, qui ont vu le g'eant ? Faites bien attention `a ne pas mentir et r'epondez la v'erit'e. Voyons, je vous 'ecoute, que ceux qui l’ont vu l`event la main !

Deux mains se lev`erent d’abord, puis une troisi`eme qui s’abaissait aussit^ot : 'evidemment, le propri'etaire de cette main n’'etait pas bien s^ur qu’il l’avait vu.

Les deux autres mains qui restaient lev'ees 'etaient celles de Michel et de Louis F'erot.

Le ma^itre les interrogea encore :

— Vous affirmez que vous avez vu un g'eant dans la montagne ?

— Oui, m’sieu.

— Et vous affirmez maintenant que ce g'eant en est parti ? Vous reconnaissez que vous ne le voyez plus ?

— Oui, m’sieu.

— Eh bien, conclut l’instituteur, vous serez tous les deux en retenue dimanche, pour avoir invent'e cette histoire qui a troubl'e la classe et nous a emp^ech'es de finir d’'etudier le r`egne de Philippe le Bel !

Aux bavardages qui r'egnaient jusqu’alors dans la salle succ'edait un silence profond.

Michel ricanait, haussant les 'epaules, indiff'erent au ch^atiment qui venait d’^etre prononc'e contre lui.

Quant `a Louis F'erot, de grosses larmes montaient `a ses yeux, tant il 'etait au regret d’avoir 'et'e puni. Cela ne lui arrivait jamais, et il rougissait encore `a l’id'ee qu’on le punissait pour avoir dit un mensonge, alors qu’en r'ealit'e il avait bien dit la v'erit'e.

Louis F'erot, dans son fort int'erieur, se r'ep'etait :

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