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Le Cadavre G?ant (Гигантский кадавр)
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Аллен Марсель

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— Parler `a M me Verdon, fit le policier.

Et comme le domestique lui demandait encore :

— De la part de qui ?

Juve articula simplement :

— Dites que c’est de la part du commissariat de police.

Cette d'eclaration faisait assur'ement son effet, car le domestique, apr`es avoir jet'e un coup d’oeil curieux sur le visiteur, lui ouvrait la grille du jardin et l’invitait `a p'en'etrer dans la propri'et'e.

Juve suivait le valet de chambre jusqu’au perron de la maison, puis on l’introduisait dans le vestibule et on le pria d’attendre quelques instants.

Il y eut un assez long conciliabule, au premier 'etage entre le domestique et M me Verdon, car le policier attendit pendant dix bonnes minutes.

Apr`es quoi le serviteur cependant revint et articulait d’un ton impassible :

— Madame attend monsieur.

Juve gravissait un escalier aux marches recouvertes d’un 'epais tapis, puis, apr`es avoir suivi un couloir et travers'e deux pi`eces, assez 'el'egamment meubl'ees en salon, il parvint dans une chambre `a coucher. Pr`es de la fen^etre une dame 'etait assise `a moiti'e 'etendue sur une berg`ere.

Juve s’arr^eta sur le seuil de la porte, s’inclina profond'ement.

C’'etait M me Verdon.

La vieille dame, assur'ement, avait d^u ^etre jolie autrefois. D'esormais les ans avaient rid'e son visage, creus'e ses traits, att'enu'e l’'eclat de son teint, mais sa physionomie 'etait toujours avenante, son regard spirituel, son expression fine, distingu'ee.

Elle avait de longs cheveux d’une 'eblouissante blancheur, qui, divis'es en bandeaux par une raie impeccable au milieu de la t^ete, faisaient `a son visage un cadre fort seyant.

Elle 'etait toute v^etue de noir, et, en fait de bijoux, ne portait qu’une bague orn'ee d’un saphir, et enfin une alliance d’or.

M me Verdon articula, consid'erant le visiteur :

— Veuillez entrer, monsieur, et m’expliquer le but de votre d'emarche.

Or, brusquement, Juve, `a ces mots, tressaillit des pieds `a la t^ete.

Il n’avait 'eprouv'e cependant aucune 'emotion en apercevant M me Verdon. Mais la voix de cette derni`ere, lorsqu’elle avait parl'e, d'eterminait chez le policier un trouble consid'erable.

Il semblait `a Juve qu’il avait d'ej`a entendu cette voix, que son timbre lui 'etait connu, familier, sympathique, et cependant le policier avait l’impression bien nette et bien certaine qu’il ne s’'etait jamais trouv'e en pr'esence de M me Verdon.

Et d`es lors Juve, l’homme calme, impassible, l’homme de fermet'e r'efl'echie, et d’irr'eductible volont'e, 'etait si troubl'e qu’il balbutiait, ne sachant plus ce qu’il devait dire `a M me Verdon.

Mais celle-ci, cependant, s’'etonnait de l’attitude de son interlocuteur.

Un peu d'edaigneuse, hautaine, M me Verdon d'esignant un si`ege `a Juve, reprit :

— Veuillez vous asseoir, monsieur, et me faire conna^itre le but de votre d'emarche. Je vous recois dans ma chambre, et vous m’en excuserez, mais je suis un peu souffrante.

Juve alors seulement remarquait qu’il 'etait, en effet, dans une chambre `a coucher 'el'egamment d'ecor'ee.

Au fond, une porte entreb^aill'ee laissait entrevoir une assez vaste salle de bain, avec une baignoire de m'etal reluisant.

La chemin'ee de la chambre 'etait encombr'ee de bibelots, de souvenirs ; et au-dessus du lit, 'etait un portrait, une petite photographie, que Juve cherchait `a voir, bien qu’il en f^ut tr`es 'eloign'e, mais c’est `a peine s’il parvenait `a se rendre compte, au bout de quelques secondes d’un examen attentif, qu’il s’agissait l`a de la photographie d’un tr`es jeune enfant.

Juve n’avait pas cru devoir se nommer `a M me Verdon.

Il prit l’attitude h'esitante et lourde d’un vague employ'e d’un commissariat de province.

— Voil`a, fit-il, donnant `a sa conversation la tournure de l’emploi, je viens comme ca, Madame Verdon, de la part de mon chef le commissaire, vous demander si vous n’avez pas des renseignements `a me communiquer sur le nomm'e Daniel ?

M me Verdon leva les mains au ciel :

— Mon Dieu, monsieur, fit-elle, on a bien tort de m’interroger sans cesse sur le cas de ce malheureux garcon : je ne saurais, en aucune facon, vous renseigner… Assur'ement, vous le connaissez mieux que moi, puisque M. Daniel s’occupait de choses de police. J’ai dit tout ce que je savais, lors des premi`eres enqu^etes. M. Daniel me faisait l’effet d’un gentil garcon, il avait besoin de gagner sa vie. Il m’a demand'e de l’aider `a faire un voyage en Hollande qu’il m'editait et je l’y ai aid'e, voil`a tout…

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